Réagissant aux informations distillées par des médias espagnols faisant état de la préparation par Madrid d'une batterie de mesures contre Sonatrach, le gouvernement espagnol, par la voix de son ministère de l'Industrie, a démenti, hier, l'existence d'une volonté de dénoncer les contrats gaziers avec l'Algérie. Dans son édition de jeudi, le journal espagnol La Razon (proche de l'opposition de droite) a affirmé que Madrid préparerait une batterie de mesures destinées à contrer les "exigences algériennes", notamment sur le prix du gaz naturel vendu à l'Espagne. Citant une source gouvernementale espagnole, le journal a affirme que la hausse de 18% du prix du gaz algérien demandé par Sonatrach constitue une demande "inacceptable", car elle ne correspondrait pas à l'évolution des tarifs sur le marché international. Allant plus loin, le journal a ajouté que le gouvernement espagnol se serait donné un délai de 2 mois pour aboutir à un règlement du différend avec l'Algérie. Oubliant que sur ce litige Sonatrach a déjà sollicité un arbitrage, le journal a clamé que des avocats mandatés par l'Etat espagnol engageraient une demande d'arbitrage auprès d'un tribunal international si le désaccord persiste. Allant à contresens de ces information, le ministère espagnol de l'Industrie a indiqué que le gouvernement espagnol estime ne pas être en mesure de mener une action internationale contre l'Algérie. Pour lui, les divergences sur les prix du gaz, Sonatrach voulant obtenir une hausse de 18%, ne concernent que les deux groupes. Par ailleurs, il a précisé que les deux contrats gaziers entre les deux pays, Sagane I et Sagane II, qui permettent notamment au groupe Gas Natural de s'approvisionner auprès de Sonatrach continueront d'être honorés dans "des conditions normales" par la partie espagnole. Concernant le conflit Gassi Touil, au moment où le gouvernement espagnol parle désormais et avec persistance de "perspectives favorables pour un règlement à l'amiable du conflit", La Razon adopte pour sa part un ton menaçant. En effet, le journal écrit que le maintien de la procédure d'arbitrage international lancée par le groupe algérien pourrait amener le gouvernement espagnol à modifier sa décision. Il imposerait, selon la publication, à la société nationale des hydrocarbures de nouvelles conditions pour la commercialisation de son gaz sur le marché espagnol. Inspiré sûrement par les orientations de la commission européenne, le journal a évoqué le principe de réciprocité. Autrement dit, Madrid va exiger la possibilité pour les groupes énergétiques espagnols de commercialiser leurs produits directement sur le marché algérien. Ces informations vont, pour ainsi dire, à l'encontre des déclarations faites par le ministre espagnol de l'Industrie, Juan Clos, Lors de son audition par les représentants au Sénat hispanique, mercredi. Le ministre avait rappelé devant les sénateurs de son pays, que le conflit "est purement commercial et ne concerne que les trois entreprises impliquées dans le projet Gassi Touil, à savoir Sonatrach, Repsol et Gas Natural". Loin des extrapolations hasardeuses de La Razon, le gouvernement espagnol demeure donc optimiste sur l'issue de ce conflit qui oppose Sonatrach à Repsol et Gas Natural dans le dossier Gassi Touil.