Reçu hier par le chef du gouvernement, Karim Tabbou est sorti optimiste. Est-ce le début de la fin de la guéguerre opposant le Front des forces socialistes (FFS), à l'administration locale au sujet des listes de candidatures pour les élections locales prochaines? A entendre le premier secrétaire national du plus vieux parti de l'opposition algérienne, Karim Tabbou, on est tenté de répondre par l'affirmative. Reçu hier par le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, le premier responsable du FFS en est sorti optimiste. Le chef de l'Exécutif lui a en effet promis de prendre en considération les requêtes qui ont été déposées auprès de son département au sujet du refus de l'administration de réceptionner les listes de candidatures déposées par les représentants du FFS. «J'ai soumis au chef du gouvernement, en tant que première autorité du pays, les doléances de notre parti. Maintenant, il ne reste qu'à attendre les procédures qu'il aura à entamer dans les prochains jours», a déclaré le premier secrétaire national du FFS, hier lors d'un point de presse organisé au siège du parti, à Alger. Revenant sur le «bras de fer» qui continue d'opposer son parti à l'administration locale de dix (10) wilayas du pays, le conférencier a estimé que cette dernière use de tous les subterfuges possibles afin de mettre les bâtons dans les roues du FFS, et d'entraver, ainsi, sa participation aux échéances électorales du 29 novembre prochain. Dans ces wilayas (Chlef, Béchar, Jijel, Skikda, Sétif, M'sila, Tissemsilt, El Oued, Khenchela et Aïn Defla), «des entraves multiples ont été dressées pour empêcher les représentants locaux du FFS de constituer et de déposer normalement et conformément à la réglementation les listes APC et APW du parti», estime M.Tabbou. Dans une déclaration remise au chef du gouvernement, le premier secrétaire national du Front des forces socialistes souligne que «dans certaines wilayas citées, les listes électorales du FFS ont été arbitrairement refusées et plus encore, nos militants ont été évacués manu militari de l'enceinte même de l'administration». Se voulant plus convaincant dans sa démarche, Karim Tabbou «met à la disposition du chef du gouvernement les éléments d'information recueillis auprès des instances du FFS et responsables locaux». Aussi, dans la déclaration remise au chef du gouvernement, le FFS estime que «la réconciliation nationale, la démocratisation du système politique passent aussi par la reconstruction d'un Etat national, en particulier par l'organisation d'élections locales libres et honnêtes», concluant que «la force d'un Etat est la confiance des citoyens». En dépit de toutes ces embûches, le premier secrétaire national du FFS indique que son parti continuera à travailler dans la légalité «en appliquant à la lettre les lois de la République, même si nous les avons contestées, à commencer par la loi sur les partis politiques». En attendant donc l'application sur le terrain des promesses de Belkhadem, le premier secrétaire national du FFS ne compte pas rester les bras croisés. Le plus vieux parti de l'opposition a, à cet effet, déjà déposé des plaintes contre les responsables de l'administration locale ayant refusé de réceptionner les listes de candidatures du FFS. A la question de savoir la réaction du FFS au cas où l'Exécutif ne réglera pas le conflit opposant le FFS à l'administration locale dans les wilayas sus-citées, tout en préférant ne pas anticiper, le conférencier a indiqué toutefois que tous les scénarios seront alors plausibles. Par ailleurs, revenant sur le nombre de listes de candidatures déposées, tout en estimant que ce fait est sans importance, le conférencier a indiqué qu'il est de 400 à 500 listes.