Ces derniers, à en croire Karim Tabbou, déposeront leur candidature pour les prochaines élections locales. C'est officiel. Le Front des forces socialistes participera aux élections locales du 29 novembre prochain. L'annonce a été faite hier par le premier secrétaire national du parti, Karim Tabbou. «Cette décision n'est que le prolongement de notre stratégie politique adoptée depuis le IV congrès» a indiqué Tabbou lors d'une conférence de presse animée au siège du parti, à Alger. Le conférencier a souligné que la liste de candidature reste ouverte à tous les militants du FFS, «à condition que leur candidature réponde aux critères figurant sur la charte du parti, adoptée lors du dernier congrès national». Le conférencier a également révélé que plusieurs anciens cadres, élus et députés, qui ont quitté leur parti, notamment du PT, FLN et du RCD, ont rejoint les rangs du FFS. Ces derniers, à en croire Karim Tabbou, déposeront leur candidature pour les prochaines élections locales. «Pour le moment, nous sommes en train d'étudier leurs dossiers et de les passer au peigne fin». Par ailleurs, quelques mois avant la tenue du prochain rendez-vous électoral, le premier secrétaire national du plus vieux parti de l'opposition monte déjà au créneau pour dénoncer les «dépassements et exactions» commis par l'administration «pour museler toute activité démocratique et pratique des libertés individuelles». Comment? Karim Tabbou revient sur la confection des listes électorales. «Il faut un parcours du combattant pour qu'un candidat puisse réunir toutes les pièces nécessaires à même d'établir son dossier de candidature». En ce sens, M.Tabbou cite l'exemple du certificat de nationalité exigé ainsi que la photocopie de la carte nationale d'identité «alors que juridiquement, ces mêmes pièces s'équivalent». Dans sa lancée, le conférencier ne s'arrête pas là, mais va plus loin en dénonçant la note circulaire envoyée aux citoyens par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. «Je trouve juridiquement absurde, et politiquement incorrect de demander au citoyen s'il vote ou non. Il s'agit dans ce cas d'intervenir dans les libertés individuelles de la population. Nous condamnons fortement ce genre de pratique digne d'un système dictatorial» a insisté Karim Tabbou. Pis encore, «ces notes circulaires ne sont pas seulement envoyées par voie postale, mais aussi par différents corps de sécurité qui se chargent de remettre le courrier en mains propres aux citoyens» renchérit le conférencier. Pour le premier secrétaire national du FFS, cette circulaire imposera à l'Etat deux choix «soit réduire le nombre de votants inscrits sur le fichier électoral, qui est actuellement de l'ordre de 18 millions. Et si c'est le cas, (ce qui conduira au deuxième choix), le ministre de l'Intérieur devra alors déposer sa démission pour avoir gonflé les mêmes listes lors des précédentes échéances électorales». Karim Tabbou a, en sus, tenu à dénoncer le fait que «le ministère de l'Intérieur envoie des circulaires même aux personnes décédées». Au sujet du communiqué commun élaboré par trois personnalités politiques nationales, à savoir Hocine Aït Ahmed, Mouloud Hamrouche et Abdelhamid Mehri, le premier secrétaire du FFS a indiqué que cette initiative est adressée à toute la population. «Nous n'avons jamais dit que cette initiative vise à se mettre autour de la même table avec le pouvoir, ni de revenir au contrat de Rome, mais il s'agit de réunir toute la population pour discuter de la crise qui secoue l'Algérie et d'en trouver des solutions» conclut Karim Tabbou.