Cette initiative du Parlement italien traduit une reconnaissance de la Rasd, l'une des formules reconnues par l'ONU, laquelle permet l'accès à l'indépendance des Etats. Bientôt une représentation diplomatique sahraouie à Rome. Le Parlement italien a adopté, jeudi dernier, une résolution dans laquelle il demande officiellement au gouvernement d'autoriser l'ouverture d'une ambassade sahraouie dans la capitale romaine. C'est une initiative importante à plus d'un titre, car elle traduit simplement et clairement la reconnaissance par le Parlement italien, de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), l'une des formules reconnues par l'ONU, laquelle permet l'accès à l'indépendance des Etats. Lors d'un point de presse tenu, hier, à Rome et qui a précédé l'ouverture de la 33e Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco 2007), le président de la Rasd, Mohamed Abdelaziz, a laissé comprendre que l'initiative du Parlement italien «est d'ores et déjà à l'étude au sein du gouvernement et qu'il sera temps de passer aux procédures juridiques afin de donner corps à cette initiative». La demande du Parlement italien n'est pas un fait du hasard, surtout lorsqu'on sait que l'Italie a joué un grand rôle dans, tout d'abord, l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU, le 30 avril dernier, de la résolution 1754 qui réaffirme le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Et, par la suite, de l'adoption, à l'unanimité, lundi dernier, au sein de la 4e Commission de l'Assemblée générale de l'ONU (dite de décolonisation), d'une autre résolution, appuyant le droit des Sahraouis à l'autodétermination tel qu'il était mentionné, en gras, dans la résolution 1754 du Conseil de sécurité. Ainsi, la position italienne vis-à-vis de la question sahraouie a progressé à pas de géant, en attendant une position claire de l'Union européenne. Plus d'un millier de parlementaires italiens, tous partis confondus, ont été à l'origine de cette initiative, a fait savoir le vice-président du Parlement italien Carlo Leoni, lors d'une discussion à bâtons rompus avec la presse. «Nous sommes pour une solution à la question sahraouie, mais qui consacre inévitablement le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et mettre ainsi un terme à la colonisation marocaine», explique aussi Marco Leoni. C'est dire que les parlementaires italiens exercent un véritable forcing sur le gouvernement italien aux fins de lui faire avaliser cette approche et permettre l'ouverture d'une représentation diplomatique de la Rasd à Rome. A la veille de l'ouverture de la 33e Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui, Eucoco 2007, version romaine, le président de la Rasd a été reçu par le ministre italien des Affaires étrangères, le président du Parlement, le vice-président du gouvernement, des responsables de partis politiques italiens ainsi que par le président du groupe interparlementaire de soutien au peuple sahraoui (Paix pour le peuple sahraoui). Bon gré, mal gré, cela constitue une nouvelle avancée pour la cause du peuple sahraoui et l'ouverture, par là même, d'un nouveau front au sein des institutions européennes. Présents en force à l'Eucoco 2007, les parlementaires italiens ont décidé de monter au front et mener une véritable bataille au sein des institutions européennes, à commencer par le Parlement. Dans ce contexte, Mohamed Abdelaziz, lors de sa rencontre avec la presse, a soutenu que les parlementaires italiens ont manifesté une réelle volonté d'agir auprès des Européens aux fins d'amener le Maroc à respecter les résolutions onusiennes. Au sujet des deux précédents rounds des négociations avec la partie marocaine, les 18 et 19 juin et 10 et le 11 août derniers à Manhasset (New York), Mohamed Abdelaziz, interrogé par la presse européenne, a expliqué que la partie sahraouie négocie sur la base de ce qui est prévu dans la résolution 1754, c'est-à-dire pour aboutir à la mise en application, par voie référendaire, du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. A la 33e Conférence de l'Eucoco sont présentes des délégations venues des pays européens, de l'Amérique latine et de l'Afrique. Cela traduit, une fois de plus, le rejet, par la communauté internationale, du colonialisme marocain et des pseudo-solutions du Palais royal. Décidément, le Makhzen est au pied du mur.