Les adolescents âgés de 15 à 18 ans représentent le cinquième des kamikazes. Apparemment, les réseaux terroristes misent de plus en plus sur les enfants pour commettre leurs attentats kamikazes. Selon Robert Pape, politologue à l'université de Chicago et directeur du projet de Chicago sur «le terrorisme par le suicide», les adolescents âgés de 15 à 18 ans «représentent environ un cinquième des kamikazes». Dans un entretien accordé au site du département d'Etat américain, US-Info, M.Pape a souligné que le nombre des enfants victimes d'attentats terroristes a augmenté de plus de 80% en 2006 par rapport à 2005. S'appuyant sur les statistiques obtenues par le Centre national antiterroriste des Etats-Unis, le politologue a déclaré: «On a dénombré plus de 1800 enfants tués ou blessés dans les attentats terroristes en 2006.» Ce qui pourrait appuyer ce constat, ce sont les attentats kamikazes qui ont été commis en Algérie. Le fait qu'un adolescent puisse servir de bombe humaine, a été démontré dans l'attentat ayant ciblé, au début du mois de septembre dernier, la caserne des gardes-côtes de Dellys. Le jeune kamikaze, Nabil Belkacemi, n'avait en effet que quinze ans, lors de l'attentat suicide. Quelques jours après cet attentat qui a fait 30 morts, les services de police de la commune de Thénia, dans la wilaya de Boumerdès, avaient fait état de l'arrestation de pas moins de 13 mineurs, dont l'âge oscille entre 12 et 16 ans, en possession de CD contenant des prêches appelant au djihad. D'autres procédés sont également exploités afin de réussir les «opérations de charme» à l'intention des jeunes des quartiers populaires. Les sites Internet faisant l'apologie du terrorisme font le plein. Pour faire plus impression sur les mineurs, les réseaux terroristes mettent en ligne les faits d'armes des djihadistes, notamment en Algérie. Le même procédé est utilisé sur les téléphones portables. Les terroristes ont même proposé sur Internet des vidéos à télécharger sur portable, et dans lesquelles figurent des attentats commis contre les convois militaires. Selon les experts, le recours des réseaux terroristes aux enfants pour commettre leurs ignobles actes, est perçu comme une méthode des plus efficaces assurant la «réussite» de l'attentat. Ce phénomène risque de perdurer et de se propager comme une tâche d'huile, notamment avec la régression des conditions de vie dans les pays souffrant des affres du terrorisme. En définitive, en ciblant les couches les plus démunies de la société, les adeptes du terrorisme international entendent s'enraciner de plus en plus. L'amélioration des conditions socioéconomiques de la population constitue l'issue certaine de ce casse-tête. D'autant plus que la totalité des pays de la planète sont menacés par les attaques terroristes. Un volet à prendre minutieusement en considération.