«Nous aurons des réponses concrètes à ce besoin», indique le secrétaire d'Etat français chargé des Entreprises et du Commerce extérieur. «Le développement des affaires signifie développement commercial, développement des investissements et celui des relations entre hommes d'affaires des deux pays». La précision s'adresse aux opérateurs français. Elle émane du ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements. En visite pour la énième fois en France, M.Abdelhamid Temmar insiste sur le développement des investissements français en Algérie. Il s'est réuni jeudi soir avec Mme Christine Lagarde, ministre française de l'Economie et hier avec M.Hervé Novelli, secrétaire d'Etat français chargé des Entreprises et du Commerce extérieur. Ces rencontres ont pour but, selon M.Temmar de «définir un cadre général de coopération et d'actions dans le cadre du développement des affaires entre nos deux pays». Il a souligné la volonté mutuelle de l'Algérie et de la France de renforcer leur coopération et leurs relations économiques qui sont de nature intense et structurelle. «Les rencontres avec Mme Lagarde et M.Novelli nous ont permis d'arriver à des configurations pouvant nous permettre d'arriver à établir ce cadre général de coopération», a ajouté le ministre. M.Abdelhamid Temmar, qui se trouve depuis jeudi à Paris, a rencontré également hier des chefs d'entreprises françaises au siège du Medef (Patronat). Une autre tentative pour convaincre ces derniers à investir dans le marché algérien. La scène est symptomatique: loin des tensions diplomatiques, la question des investissements français constitue «la dominante» du moment dans les relations entre l'Algérie et la France. «Il faut faire plus», disent les Algériens aux entrepreneurs français, mettant en avant les liens commerciaux forts entre les deux pays et une certaine communauté culturelle. «Nous faisons déjà beaucoup, mais il faut créer les conditions pour que nous puissions faire plus», répondent ces derniers, conscients des opportunités offertes par un pays dont l'explosion des recettes liées aux hydrocarbures a conféré une aisance financière, synonyme aussi d'ouverture accrue à de nouveaux partenaires économiques. Mais, malgré ces opportunités, les investisseurs français boudent l'Algérie. Ils s'orientent plus, ces dernières années, vers le Maroc et la Tunisie. Certains estiment que l'environnement des affaires en Algérie n'aide pas les Français à venir nombreux. Le système bancaire et le foncier sont remis en cause. D'autres pensent que les hommes d'affaires français se comportent toujours en terrain conquis dans notre pays. La polémique sur la frilosité des investisseurs français en Algérie n'est pas près de s'éteindre. Certains économistes algériens proposent d'aller «frapper à d'autres portes», pour attirer les investisseurs. Les Italiens, comme les Allemands et les Anglais sont de plus en plus présents en Algérie dans différents secteurs. Les Canadiens et les Américains commencent également à s'implanter dans le marché algérien. Les responsables français manifestent, certes, un grand intérêt au marché algérien, mais beaucoup de promesses et de projets ne sont pas matérialisés. D'ailleurs, le secrétaire d'Etat français chargé des entreprises et du commerce extérieur a souligné hier l'attachement de la France à des relations économiques structurelles avec l'Algérie. «Nos travaux et nos réflexions s'inscrivent dans le cadre de la prochaine visite en Algérie du président Nicolas Sarkozy, prévue au début du mois de décembre prochain», a-t-il indiqué et d'ajouter: «Nous ambitionnons, à cette occasion, d'asseoir un cadre global de partenariat économique privilégié entre nos deux pays. Nous aurons des réponses concrètes à ce besoin, que l'on sent des deux côtés, d'un approfondissement de nos relations commerciales et surtout économiques globales».