C'est aux historiens d'élaborer et de diffuser une critique historique, permettant d'établir la véracité des faits, pour aider les citoyens à mieux comprendre leur passé. Nous vivons à l'heure de l'amnésie et du prêt-à-jeter...Compte tenu des moyens mis en oeuvre et du rythme où vont les choses, que restera-t-il demain de notre histoire et de notre patrimoine? Mais encore de la mémoire des hommes pour certains pas si vieux mais pourtant d'un autre âge. Le film-documentaire La résistance au Sud-Ouest algérien, 1855-1935 du réalisateur El Arbi Lekhal a été projeté, lundi soir, à la salle Ibn Zeydoun dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007». D'une durée de 68 minutes, ce film dont le tournage a tourné deux mois s'est déroulé dans plusieurs régions du Sud-Ouest algérien, notamment à Taghit, la Saoura et le Gourara, relate la résistance des populations contre l'occupation française et met en relief les sacrifices consentis par les Algériens contre la présence coloniale. «Ce film traite, sous un angle de fiction, une question qui intéresse tous les Algériens qui n'est autre que l'histoire», a indiqué le réalisateur Lekhal à la presse, lors de la présentation de son produit, soulignant qu'il n'a pas la prétention d'être un historien, mais plutôt pour «souligner que cette région du pays a connu une forte résistance face à la France coloniale». Il a ajouté, dans ce contexte, que le Sud-Ouest algérien «est plus connu, actuellement, par son aspect culturel et artistique à travers les groupes de musique traditionnelle et le folklore, que par sa noble contribution à la lutte pour la cause nationale». «Ces régions restent à découvrir du côté historique, notamment pour les jeunes générations», a indiqué M.Lekhal. Le film est, en effet, une reconstitution de faits qu'ont vécus les populations de cette région d'Algérie depuis 1824, où plusieurs aventuriers, chercheurs et pères blancs, à l'instar de James Ritchard (Angleterre), Gérard Rolf (Allemagne) et Charles de Foucault (France), venaient l'explorer, dans un cadre du renseignement sous couvert de la science et du savoir. Il met également en exergue la bravoure, le courage et l'intégrité des résistants algériens face aux campagnes militaires successives des forces coloniales, en dépit de leur manque de formation et d'expérience en matière d'organisation militaire et de combat. Le bilan de la réhabilitation ne soulève pas de critique systématique; on reconnaît le bien-fondé de certains travaux et les améliorations apportées. Les doutes portent sur la façon de procéder. Pendant presque 10 ans, il a mobilisé bien des compétences pour un résultat qui n'est pas à la mesure de l'enjeu. Mais compte tenu de tout cela, c'est aux historiens d'élaborer et de diffuser une critique historique, permettant d'établir la véracité des faits, et à en proposer les explications les moins subjectives possibles, pour aider les citoyens à mieux comprendre leur passé. Ils ont à aider surtout ceux qu'une telle loi empêche de mémoire et condamne à être privés de repères. Et ils ont, en urgence, à préserver l'indépendance de leur métier, menacée par des politiques et des idéologues qui veulent continuer indéfiniment à...