Afin d'éviter un fort taux d'abstention lors du prochain scrutin, Fatah Rebaïe appelle à un dialogue sérieux pour rétablir la confiance des partis politiques et des citoyens. Retournement de situation. Après avoir brandi la menace du boycott, le parti d'En-Nahda se dit partant pour les élections locales du 29 novembre prochain. Il sera présent dans 41 wilayas du pays avec près de 400 listes. C'est ce qu'a annoncé son secrétaire général, Fatah Rebaïe, jeudi, en marge d'une rencontre des présidents de commissions des wilayas pour la préparation des élections locales. M.Rebaïe a ajouté que son parti aura des candidats au niveau de 27 Assemblées de wilaya et de 360 communes. L'intervenant a expliqué que son parti a concentré ses efforts sur les communes, où il dispose de meilleures chances de s'imposer. Sur un ton assuré, le secrétaire général se dit convaincu que sa formation pourrait, grâce à ses listes, améliorer son score lors du scrutin du 29 novembre prochain. Cependant, ce résultat dépendra, selon lui, de la transparence de l'opération de vote. «Le parti pourrait améliorer sa position au niveau local, si l'opération électorale se déroulait en toute transparence et intégrité», a-t-il clairement précisé. Le patron du parti qui a réuni les présidents de commissions des wilayas, n'a pas omis de revenir sur l'opération des listes de candidatures. En raison des «dépassements administratifs», le parti n'a pas pu se présenter dans certaines wilayas, entre autres, Aïn Defla, Adrar, M'sila, El Bayodh, Souk Ahras, Oum El Bouaghi. «L'administration nous a empêchés de participer dans les assemblées de wilayas», a- t-il accusé. De ce fait, le mouvement islamiste a rejoint le FFS et le RCD, lesquels reprochent à l'administration d'avoir entravé leur participation. De cette expérience, le parti d'En Nahda en tire un constat amer. Il a qualifié la loi électorale actuelle de «code pénal», vu le nombre énorme de dossiers exigés dans la confection des listes de candidats. Les amendements apportés à la loi électorale sont, selon lui, superficiels et ne stimulent pas le travail démocratique. Ce changement, poursuit-il, n'est pas dans l'intérêt des partis politiques. Ce qui s'est passé lors du dépôt des listes de candidatures le confirme davantage. Le secrétaire général craint le pire lors des élections locales. M.Rabaïe a également déploré la marginalisation, depuis le début, des partis politiques dans la poursuite du processus électoral. Ces facteurs, dit-il, sont à l'origine du désintérêt des citoyens de la vie politique. Aussi, le secrétaire général du parti n'écarte pas un autre échec à l'image de celui du 17 mai dernier. Pour éviter justement un tel fiasco, le premier responsable d'En Nahda a plaidé pour «un dialogue sérieux à l'issue de ces élections». Aussi, il a appelé «à prendre en considération les propositions des partis politiques et à leur donner forme à travers des mesures à même de rétablir la confiance du citoyen et des partis politiques en Algérie». Saisissant l'opportunité de la commémoration de l'anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale, le secrétaire général d'En Nahda n'a pas manqué de dénoncer la suppression d'un couplet de l'hymne national d'un manuel scolaire de la cinquième année primaire. «Cet acte s'inscrit dans un plan prémédité visant l'histoire de la nation, ses constantes nationales et ses symboles», a-t-il déclaré.