Cela reste conditionné par le renforcement de l'Etat de droit et l'ouverture de l'économie nationale. Les Etats-Unis réitèrent leur soutien à l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Cette position a été réaffirmée par le représentant adjoint des USA pour le Commerce extérieur avec l'Europe et le Moyen-Orient, Shaun Donnelly. Cependant, cette aide ne peut être fructueuse que si l'Algérie «renforce l'Etat de droit sur son territoire de manière à poser des fondements de l'ouverture de son économie et de sa croissance». Pour le représentant de l'Oncle Sam, cette condition s'avère plus que nécessaire si l'Algérie opte vraiment pour l'accès à l'OMC. Une autre exigence sur laquelle M.Shaun insiste, c'est le respect du droit à la propriété intellectuelle. Un point d'une sensibilité indéniable qui ne cesse d'être soulevé non seulement par les étrangers, mais encore par les Algériens eux-mêmes. Aussi, on ne peut parler du respect du droit à la propriété intellectuelle sans parler du phénomène du piratage et de la contrefaçon qui gangrène l'économie nationale. Un fléau qui fait perdre au Trésor public, en ce qui concerne seulement les droits d'auteur, une somme estimée à 207 millions de dinars par an. Il est bon de rappeler dans ce contexte que l'Algérie est actuellement classée parmi les quatre premiers pays du monde où le piratage s'exerce à grande échelle. Par ailleurs, selon Odeh Aburdene, qui est à la tête d'un établissement financier, l'Algérie, tout comme le reste des pays arabes, a besoin d'un plus grand nombre de créateurs d'entreprise, de personnes prêtes à prendre des risques et d'innovateurs pour stimuler le développement économique. «Les capitaux destinés à la création d'entreprises sont actuellement peu importants», a-t-il insisté en ajoutant qu «'il était indispensable d'investir dans l'enseignement supérieur pour favoriser le développement et qu'il fallait créer l'équivalent de l'université Harvard dans le monde arabe». Dans un entretien accordé la semaine dernière à L'Expression, l'ambassadeur des Etats-Unis en Algérie, M.Robert S.Ford a, tout en indiquant que le climat des affaires s'améliore en Algérie, fait état des difficultés rencontrées par les opérateurs économiques américains souhaitant investir en Algérie. Le représentant des USA en Algérie cite, entre autres, «les problèmes de dédouanement au niveau du port, des problèmes de fiscalité puisqu'il y a des impôts qui ne sont pas clairs». A cette série d'entraves, Robert Ford ajoute un autre obstacle d'une grande importance. Il s'agit en effet des difficultés rencontrées par les investisseurs américains pour obtenir un visa d'accès en Algérie. «Ce problème de visas se pose également pour les cadres, les experts et les ingénieurs. Enfin, il y a toute une série de difficultés de laquelle se plaignent nos entreprises dont celle du foncier, les droits d'auteur, la propriété intellectuelle», souligne encore l'ambassadeur américain en Algérie. Côté algérien, on ne s'en alarme pas pour autant. Les échanges commerciaux entre les deux pays ne cessent d'augmenter. De janvier à août 2007, les Etats-Unis ont importé d'Algérie 12,4 milliards de dollars. «Durant la même période de l'année, le montant des importations algériennes des Etats-Unis a été estimé à 835,4 millions de dollars.» Notons que les importations américaines d'Algérie se sont concentrées principalement sur les hydrocarbures, ce qui ne reflète pas, pour le moins, l'aspiration de l'Algérie qui entend tisser des liens commerciaux autres que ceux basés sur les hydrocarbures.