«Nous préparons dès aujourd'hui des énergies alternatives pour que, dans 20 ou 30 années, nos enfants n'aient pas de soucis d'énergies.» Dr Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines. Décembre 2006 Le ministre de l'Energie, Chakib Khelil, a posé samedi 3 novembre 2007 la première pierre d'une centrale hybride utilisant le soleil et le gaz naturel pour produire 180 MW dans la zone gazière de Hassi R'mel. Ce projet est le premier à l'échelle mondiale combinant turbines à gaz et énergie solaire. L'énergie solaire est destinée à terme à se substituer au gaz, a-t-il dit. Il a insisté sur la nécessité d'utiliser l'énergie solaire pour remplacer les énergies fossiles polluantes, non renouvelables et en voie d'épuisement. La centrale fait partie d'un programme de quatre unités hybrides dont la construction est prévue en Algérie. Cette première centrale s'étendra sur une superficie de 152ha et utilisera des miroirs géants paraboliques sur une superficie de 18ha avec des panneaux solaires de 100m2 chacun pour générer de l'électricité. La centrale doit démarrer en 2010 et pourra à terme permettre l'exportation de l'électricité vers l'Europe, selon le projet. La centrale comporte en annexe une technopole pour étudier les moyens de réduire les coûts de l'énergie solaire. Sa réalisation a été confiée à la société espagnole Abengoa, spécialisée dans les énergies renouvelables. Avec un potentiel de réserves en hydrocarbures parmi les plus importants du pourtour méditerranéen, l'Algérie n'a pas, en principe, de souci à se faire si l'imagination est au pouvoir. D'autant plus que son exposition, aux portes du Sahara, à un soleil régulier et puissant lui confère, à l'heure où les technologies de production photovoltaïque progressent à grands pas, d'indéniables avantages énergétiques. Ce type de projet est le premier au monde à associer gaz et énergie solaire. D'ici à 2015, l'Algérie ambitionne de porter à 6% la part des énergies renouvelables dans le bilan de la production électrique. Avantages de l'énergie solaire Le ministre de l'Energie a affirmé que «notre pays considère cette expérience industrielle comme un laboratoire qui nous permettra à l'avenir de lancer et de maîtriser d'autres projets». La responsable d'Abener a pris la parole pour dire que «l'Algérie est un pays stratégique pour son groupe. Nous approfondirons davantage nos relations». Pour sa part, Noureddine Bouterfa, président-directeur général du groupe Sonelgaz, a indiqué que «ce projet marque un jalon concret qui amorce les tendances de notre futur énergique fondé sur la diversification et la combinaison des sources, sur l'économie des combustibles fossiles et sur le développement d'un système énergétique durable conforté par le grand potentiel solaire national». A signaler que le potentiel solaire algérien reste le plus important de tout le Bassin méditerranéen avec 169.440 TWheure/an, soit 5000 fois la consommation algérienne en électricité et 60 fois la consommation de l'Europe des 15 (estimée à 3000 TWh/an). Pour rappel, le Ruanda a inauguré une centrale solaire en juin 2007, elle devrait permettre à ce petit pays d'Afrique centrale d'augmenter sa production d'électricité de 250 kilowatts par an. Les délais de réalisation ont été arrêtés à 33 mois. Ce projet s'inscrit dans le cadre du programme de développement des énergies renouvelables, adopté par la commission de régulation de l'électricité et du gaz (CREG) Le même programme prévoit la réalisation de plusieurs autres centrales dans le sud du pays pour un investissement total de l'ordre de 2,9 milliards de dollars. Z.Mehdaoui - Quotidien d'Oran, le 17 décembre 2006. L'ouvrage devrait être prêt en 2010, et l'objectif sera ensuite d'exporter 6000 mégawatts d'énergie solaire en Europe d'ici à 2020, soit un dixième de la consommation actuelle d'électricité de l'Allemagne. «Notre potentiel en énergie solaire thermique représente quatre fois la consommation énergétique mondiale», affirme Tewfik Hasni, dirigeant de New Energy Algeria (NEAL). Deuxième pays d'Afrique par la taille, dont plus des quatre cinquièmes du territoire sont désertiques, l'Algérie reçoit assez de soleil pour couvrir 60 fois les besoins de l'Europe de l'Ouest, selon le ministère algérien de l'Energie. «Le potentiel solaire de l'Algérie est énorme car le rayonnement solaire est élevé et il y a beaucoup de terrain pour des centrales solaires», résume Eduardo Zarza Moya, expert du CIEMAT, le Centre de recherche public espagnol sur l'énergie. «Le prix du terrain est bas et il y a également de la main-d'oeuvre.» L'Algérie utilise déjà des panneaux solaires photovoltaïques pour approvisionner en électricité 18 villages isolés du Sahara et des installations similaires devraient alimenter 16 autres localités d'ici à 2009. Dans le cas de Hassi R'mel, il s'agit de produire du courant à grande échelle. Cette première centrale hybride, pour un total de quatre prévues, utilisera le gaz naturel, abondant en Algérie, en complément du soleil pour maintenir la production la nuit et par temps nuageux. Le complexe produira du courant pour la consommation intérieure et abritera un centre de recherche pour étudier les moyens de réduire les coûts de l'énergie solaire. La firme espagnole Abener, qui a remporté un appel d'offres pour construire avec NEAL ce site évalué à 425 millions de dollars (310 millions d'euros), en détiendra 66%. Les centrales hybrides utiliseront la technologie dite de la concentration de l'énergie solaire (CSP) dans laquelle les rayons du soleil chauffent des fluides pour faire fonctionner une turbine produisant de l'électricité. L'Algérie espère construire trois autres centrales hybrides générant 400 mégawatts chacune d'ici 2015. L'énergie solaire est en train de faire sa révolution silencieuse. L'énergie photovoltaïque est en train de combler son légendaire déficit de rentabilité. Grâce à l'augmentation ininterrompue des prix du baril de pétrole (95$ aujourd'hui), et à de massifs investissements dans la recherche photovoltaïque, la solution solaire devient accessible à de nombreuses communautés, y compris les plus pauvres de la planète. Réfrigérateurs solaires au Ghana, Taxi solaire à Manhattan, recyclage de vieux ordinateurs en panneaux chez IBM, cet inventaire à la Prévert n'en finit pas de démontrer que face au nucléaire, nécessitant de massifs investissements et de lourdes structures institutionnelles, l'énergie solaire convient parfaitement au développement d'une économie de proximité, décentralisée, à échelle humaine: tout un chacun peut se décider producteur d'électricité, du jour au lendemain. Pour quelques dizaines de milliers de dinars, une batterie et des panneaux solaires remplaceront avantageusement les antiques groupes électrogènes. Les projets ne manquent pas, dans les communautés rurales les plus reculées, l'accès à l'énergie solaire signifie aussi l'accès aux autoroutes de l'information: l'exemple du téléphone cellulaire montre qu'avant de forcer les gens à rejoindre les bidonvilles, le transfert de la technologie solaire offre aux civilisations encore préservées du drame urbain une chance de rejoindre le monde moderne en limitant la casse du progrès. Les experts croient dans le solaire sur le long terme. Selon Franz Trieb, de l'Agence spatiale allemande à Stuttgart, d'ici 2020 le coût de la collecte de l'énergie solaire pourrait être équivalent à payer le baril de pétrole seulement 15 dollars. «En 2020, nous aurons une capacité considérable de CSP installés dans le monde et cela conduira à des réductions de coûts», dit-il. Les systèmes de distribution «augmenteront un peu le coût mais pas trop». Selon l'Agence internationale de l'énergie, les énergies renouvelables, à l'exception de l'hydroélectricité, représentent seulement 2% de l'électricité mondiale. Mais si les énergies fossiles devraient rester dominantes au moins jusqu'en 2030, les investissements dans les renouvelables sont passés de 80 milliards de dollars (58 mds d'euros) en 2005 à 100 milliards (73 mds d'euros) en 2006 dans le monde. L'énergie et la création de richesse Le développement des énergies renouvelables est rendu inéluctable par la rareté mais aussi par le spectre des changements climatiques. Il nous faut donc exploiter ces opportunités. Cependant en Europe, un vent de panique au sein des consommateurs savamment entretenu par les gouvernants tend à désigner du doigt d'une façon plus ou moins directe les pays producteurs de pétrole. Qu'en est-il exactement? Depuis quelques jours, en effet, le prix du pétrole brut a atteint des sommets historiques aux USA, soit 97 dollars. Le pétrole de la mer du Nord est également à la hausse et dépasse les 92 dollars. Ces prix correspondent aux livraisons de décembre. Les causes sont connues: les risques d'intervention militaire de la Turquie en Irak ajoutés à la tempête tropicale qui arrive sur le golfe du Mexique énervent les traders, et plus aucun analyste ne rejette l'idée d'un prix du baril à 100 dollars. Cette hausse va se répercuter très rapidement à la pompe dans les pays européens. Pourtant l'Opep ne représente qu'un 1/3 des fournisseurs de pétrole, les deux autres tiers sont constitués par les Etats et les multinationales qui, au passage, se sont enrichies dans des conditions inimaginables il y a quelques années. Une multinationale gagnait il y a quelques années 17.000$ à la minute, depuis, elle a triplé ses gains; même chose pour Exxon dont les revenus sont de l'ordre de grandeur de 100 millions de dollars par jour! Nous savons l'influence «mécanique» du prix des matières premières sur le prix des produits finis. Mais, économiquement, comment cela se passe-t-il? Ainsi, nous avons eu droit très récemment au coup de la hausse des matières premières comme le blé et le lait qui influaient sur le prix de la baguette et du yaourt, lesquels devaient nécessairement s'envoler. Sauf que lorsque la part du lait dans le coût du yaourt fini est de 4%, l'influence d'un doublement du prix du lait ne justifie que 4% de hausse du produit fini et non les 20% qu'on nous impose. Fabricants, distributeurs et détaillants en profitent pour reconstruire des marges avec un superbe alibi: «C'est pas nous, ce sont les prix des matières premières.» C'est en gros le même scénario pour l'essence. La hausse du baril a conduit le litre d'essence à son record en 2006: 1,34 le litre. C'est également cette année-là que les compagnies pétrolières, qui raffinent et distribuent l'essence, ont fait des bénéfices historiques...Sur un litre d'essence à 1,28, les taxes représentent 0,86, soit 66% quand le prix du brut lui n'entre que pour 0,31, soit 24%. 66% de taxes!!! A titre de comparaison, dans la constitution du prix de l'essence au Canada: taxes: 34%. En clair, c'est l'Etat qui prend la plus grande marge. C'est d'ailleurs cette fameuse TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) qui a amené les pêcheurs français à manifester. Les énergies renouvelables sont une formidable opportunité dans les pays industrialisés pour créer des entreprises créatrices d'emploi. Voilà une opportunité en or pour les milliers de diplômés de l'université si, dans le cadre d'un plan stratégique énergie 2030, tel que par exemple le «Grenelle de l'environnement» en France, on donne l'opportunité à ces jeunes de créer leur start up avec l'aide de l'Etat dans le cadre d'un Plan Marshall de l'intelligence, qui n'a rien à voir avec «Tach'ghil chabab»; aumône distribuée par le ministère de la Solidarité nationale à la manière du calife sous forme de CDD à 5000DA (50 euros pour un ingénieur à moins de 800km des côtes de l'Europe). Cette manière de faire perpétue naturellement l'assistanat et augmente les frustrations sur le partage de la rente...Cette Ansej new-look ne sera pas un tonneau des Danaïdes, le jeune entrepreneur doit faire ses preuves et doit être accompagné pas seulement financièrement mais aussi technologiquement. Il pourra créer de la richesse en investissant dans des créneaux qui feront l'objet d'appels d'offres continuels dans toutes les niches où le savoir-faire est à notre portée. A titre d'exemple, toute l'eau chaude sanitaire est obtenue à partir de la combustion de gaz naturel alors que la mise en place d'un chauffe-eau solaire permettra de créer un véritable marché qui ne risque pas de tarir. L'Aprue a déjà bien maturé le dossier. Pour exemple, nos voisins tunisiens ont bien compris l'utilité et la rentabilité du projet, ils sont même arrivés à faire financer ce projet par les organisations internationales. Chaque calorie épargnée par la non-utilisation du gaz naturel est une calorie disponible pour les générations futures. Cependant, un chauffe-eau solaire, même de base, coûte plus cher qu'un chauffe-eau au gaz naturel, l'Etat pourrait prendre en charge le différentiel, l'amortissement sera d'autant plus rapide que le prix du gaz suivant celui du pétrole sera de plus en plus important. On l'aura compris, il nous faut avant tout un cap, savoir où on va, comment faire des économies d'énergie, avant d'être de «bons élèves des pays industrialisés». Pensons aux générations futures, il nous faut encore une fois une stratégie énergétique où chaque citoyen se reconnaît à travers les débats parce qu'en définitive, c'est de lui que viendra l'échec ou la réussite par son adhésion ou son refus de cautionner, une fois encore des décisions prises sans son accord.