Le gouvernement affirme qu'il n'y a aucun immigré clandestin algérien dans les prisons tunisiennes. 35 sauvetages (en mer) et tentatives d'émigration clandestine ont été enregistrés par les services de sécurité durant les huit premiers mois de l'année 2007. 61 barques et 12 embarcations de fortune ont été interceptées. Plus de 1200 personnes arrêtées au cours des opérations de recherche et de sauvetage. 105 d'entre elles sont présentées devant la justice. Le phénomène inquiète le gouvernement à plus d'un titre. C'est du moins ce qu'a laissé entendre M.Mahmoud Khedri, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, jeudi lors de son intervention à l'APN. En réponse à une question posée par un député du Mouvement national pour la nature et le développement, il a affirmé qu'il n'existe pas de différence entre le phénomène de l'émigration clandestine et celui des attentats kamikazes. Les deux constituent une réelle menace pour la société et mettent en péril l'avenir de centaines de jeunes. Pour ce député, «l'émigration clandestine est un phénomène nouveau pour l'Algérie. Il ne diffère pas d'un autre phénomène, encore plus dangereux, celui des kamikazes», soulignant que «la violence et le terrorisme ayant sévi durant les années 90, ont exposé les jeunes, dont l'âge ne dépasse pas 30 ans, à des chocs psychologiques ayant eu un impact et des conséquences négatives sur eux». Mais l'Exécutif n'est pas prêt à en assumer, seul, la responsabilité. «L'émigration clandestine est l'affaire de toute la société et ne concerne pas uniquement le gouvernement», a répliqué le ministre au nom du chef du gouvernement, M.Abdelaziz Belkhadem. Rappelant, sur sa lancée, que l'Etat ne ménage aucun effort pour améliorer la situation des jeunes et la prise en charge de leurs préoccupations en initiant des politiques et programmes en faveur de leur intégration. Et de préciser: «Une enveloppe de 12.363 milliards DA a été dégagée à cet effet pour la période 1999-2008, et dont 544 milliards DA sont consacrés à la santé, la protection sociale, le sport et la culture et 1.026 milliards DA pour le secteur de l'éducation.» Les politiques et les programmes initiés dans ce sens «restent, reconnaît-il, en deçà des ambitions de nos jeunes, compte tenu du phénomène de l'émigration clandestine qui touche différentes franges de la jeunesse, à savoir les étudiants, les commerçants, les fonctionnaires et les chômeurs dont l'âge varie entre 18 et 40 ans» En ce sens, le représentant du gouvernement a affirmé que ce dossier est suivi personnellement par le président de la République. «Les préoccupations de la jeunesse et le phénomène de l'émigration clandestine de manière particulière sont inscrits dans les priorités de l'heure de l'Etat et du président de la République qui suit le traitement et la prise en charge de ce dossier.» «Le gouvernement, les walis ainsi que les cadres de la nation, de même que des experts et spécialistes en sociologie et psychologie, les chercheurs, les universitaires et les représentants de la société civile ont été mobilisés lors de la conférence nationale gouvernement-walis pour une prise en charge dans l'immédiat, des préoccupations des jeunes dans le but d'améliorer, notamment, leur situation sociale et économique», a-t-il souligné, insistant, de surcroît sur le renforcement des patrouilles de surveillance des plages dans les régions côtières isolées. Enfin, sur les informations faisant état de la présence d'émigrés clandestins algériens dans les prisons tunisiennes, M.Khedri a indiqué, qu'après les investigations menées par les autorités diplomatiques algériennes, il a été confirmé qu'il n'y a aucun Algérien dans ces prisons.