L'UE s'est engagée à ouvrir le marché européen à Sonatrach pour qu'elle y commercialise son gaz. L'octroi des visas à des catégories professionnelles algériennes ciblées sera dorénavant facilité. L'Union européenne vient de s'engager dans ce sens. Cette nouvelle mesure a été officiellement dégagée vendredi, lors de la visite d'une journée, à Bruxelles, du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Celle-ci a permis de «mettre à plat» l'ensemble des problèmes économiques et humains auquels se heurte la mise en oeuvre de l'Accord d'association, en vigueur depuis deux ans. Les cadres, les étudiants et les hommes d'affaires qui seront concernés par cette mesure peuvent donc se réjouir de cette nouvelle. En contrepartie, l'Algérie est appelée à contribuer dans la lutte contre les flux migratoires illégaux, en coopération avec les autres pays maghrébins de transit et les pays d'origine, notamment d'Afrique sub-saharienne. Outre la circulation des personnes, deux autres grands dossiers ont avancé au cours des entretiens que M.Medelci a eus avec la commissaire européenne aux relations extérieures, Mme Benita Ferrero-Waldner, et le vice-président de la commission en charge de la justice, liberté et sécurité, M.Franco Frattini. Il s'agit des fameuses questions de l'accession de l'Algérie à l'OMC et des accords algéro-européens dans le domaine de l'énergie. En effet, l'UE s'était engagée dans ses discours à soutenir l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, mais cet engagement n'a pas été suivi d'effet. Aussi, le ministre a sollicité un soutien plus concret, plus substantiel et plus efficace. Les responsables de la commission ont fait montre d'une volonté très affichée d'accompagner l'Algérie dans ce processus. Ils ont même promis de dépêcher à Alger une mission d'experts dans les prochaines semaines. L'autre dossier apuré a porté sur la coopération énergétique, sujet d'une extrême sensibilité à l'UE. D'abord, l'UE s'est engagée à ouvrir le marché européen à Sonatrach pour qu'elle y commercialise son gaz. Donc, le projet de loi européenne qui empêche, s'il est adopté, les sociétés détenues en majorité par un seul propriétaire, ne concernerait pas l'Algérie. Car, selon les assurances fournies par la Commission européenne, cette mesure ne s'imposerait pas aux pays qui, comme l'Algérie, ont ouvert leur secteur énergétique en amont aux investisseurs européens. Ensuite, il y a la question de la double tarification du gaz pratiquée par l'Algérie en faveur des entreprises de droit algérien. L'Algérie et l'UE sont parvenues à un accord de principe qui sera finalisé définitivement dans les semaines à venir. Par mesure de rétorsion, l'UE, en effet, impose une surtaxe très élevée aux produits fertilisants fabriqués par la société mixte algéro-espagnole, Fertial (à majorité espagnole), au motif que le gaz, un intrant important dans ces produits, est cédé à un prix inférieur à ceux du marché international. L'UE accepte désormais que l'Algérie pratique cette double tarification sur son marché intérieur et à l'exportation, à deux conditions: que les prix du marché intérieur restent au-dessus du coût de revient et que cette tarification s'applique sans discrimination à toutes les entreprises qui opèrent en Algérie. Enfin, un des résultats tangibles de cette visite de travail de M.Medelci: l'UE a répondu favorablement à la demande algérienne de doublement de l'assistance technique pour renforcer le tissu des PME-PMI en Algérie en quantité et en capacité. L'accord de principe convenu, qui sera également finalisé lors de la prochaine session du conseil d'association, porte sur le doublement du nombre des PME-PMI (actuellement 200 à 300 entreprises) éligibles à l'aide à la création d'entreprise.