Une réunion préparatoire pour le développement d'une relation stratégique entre l'Union européenne (UE) et l'Algérie dans le domaine de l'énergie va démarrer dans les prochaines semaines. "L'UE souhaite développer avec l'Algérie une relation stratégique dans le domaine de l'énergie et une réunion préparatoire va démarrer dans les prochaines semaines", a déclaré, mercredi soir à Alger, M. Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, lors d'une rencontre organisée par le Club Excellence Management. Le ministre a indiqué qu' "un accord global pourrait aboutir, permettant de régler, des deux côtés, le maximum de problèmes notamment ceux liés à l'accès à la technologie". En situation de dépendance énergétique croissante vis-à-vis de l'extérieur, notamment de la Russie qui lui assure le quart de sa consommation en gaz et en pétrole, l'Union européenne espère conclure rapidement un accord de coopération énergétique avec l'Algérie. Ce dossier est d'autant plus important qu'il a retenu l'essentiel des préoccupations de la commissaire européenne aux Relations extérieures et au Bon Voisinage, Benita Ferrero-Waldner, lors de sa dernier visite en Algérie en mars dernier. Elle a insisté, à l'occasion, sur le fait que "l'Algérie est, pour nous, un fournisseur historique et fiable pour l'Europe depuis les années 1970 [...] Elle a trouvé en l'Europe un client aussi fiable. Nous voulons faire fructifier cette entente pour l'avenir". Selon la représentante de l'Union européenne, un mémorandum d'entente autour de la coopération énergétique sera signé entre l'Algérie et l'Union européenne avant que les deux parties ne parviennent à un accord stratégique. Cet accord, le partenariat stratégique dans le domaine de l'énergie, en négociation ardue depuis plus d'un an, sera conclu vraisemblablement en 2008, ou "un peu plus tard", avait déjà déclaré M. Medelci en novembre dernier lors de sa visite à Bruxelles. La stratégie de l'Algérie, avait expliqué M. Medelci, consiste à "anticiper, créer des réseaux, et être présent" sur les marchés internationaux. Cette présence pour une société comme Sonatrach, implique qu'il y ait "un accord franc avec l'UE" qui puisse lui permette d'investir dans l'UE au même titre que ses homologues européennes, au nom de la réciprocité. "Aussi n'avons-nous pas de grosses préoccupations, nous espérons faire valoir ce point de vue à travers un accord formel", avait-t-il ajouté. Il convient de rappeler que les négociations sur le sujet ont connu de réelles avancées. En effet, lors de la visite du ministre de l'Energie et des Mines à Bruxelles, en juillet, dernier, la condition dite de la "clause de destination finale" a été abandonnée par l'Algérie en contrepartie, attendue et non encore conclue, de l'ouverture du marché européen à Sonatrach. Cette clause traditionnelle, faisait obligation aux importateurs de gaz algérien de ne pas revendre en l'état ce produit à une tierce partie ou, à la limite, de partager les profits supplémentaires qui résulteraient de cette revente. En échange de quoi, l'UE s'est engagée à ouvrir le marché européen à Sonatrach pour qu'elle y commercialise son gaz. En outre, le projet de loi européenne qui empêche, s'il est adopté, les sociétés détenues en majorité par un seul propriétaire, fut-il l'Etat (comme c'est le cas de Sonatrach ), d'être à la fois exportateur, transporteur et distributeur dans l'UE, ne concernerait pas l'Algérie. Car selon les assurances fournies par Commission européenne, cette mesure ne s'imposerait pas aux pays qui, comme l'Algérie, ont ouvert leur secteur énergétique en amont aux investisseurs européens.