Pour sa part, le président allemand, hôte de Bouteflika, a affirmé que le mal de l'Afrique est étroitement lié à la «gouvernance». Le chef de l' Etat loue le projet de la réconciliation nationale. «La politique de Concorde civile et de Réconciliation nationale, plébiscitée par le peuple algérien, a permis le retour de la paix et la stabilité ainsi que la canalisation des efforts et des moyens de la nation tout entière vers la relance du développement socioéconomique du pays», a affirmé hier, M.Bouteflika devant les délégations étrangères venues assister à la 9e session du Forum pour le Partenariat avec l'Afrique, à leur tête le président allemand Horst Kohler. L'Algérie est, aujourd'hui, défend-il, un immense chantier institutionnel, économique, social et culturel, «mû par une ferme volonté de mobiliser et de consacrer toutes ses ressources à la mise en place des instruments permettant au pays d'être au diapason des exigences de la modernité». Le président présente l'Algérie comme un exemple à suivre pour tous les pays africains: «Le développement du continent interpelle en premier lieu les Africains eux-mêmes», a-t-il ajouté. Cela doit répondre aux attentes réelles des populations africaines et ne peut se réaliser qu'avec leur participation active. L'accompagnement de ces efforts par les partenaires au développement et par la communauté internationale en général «est, évidemment, une exigence incontournable». C'est aussi l'objectif du Sommet d'Alger qui vise à valoriser les progrès réalisés dans cette voie. En essayant, en plus, de trouver les moyens nécessaires pour les consolider. L'ampleur des défis à relever n'est pas à souligner car, comme le souligne le président: «Dans les conditions actuelles, l'Afrique sera très probablement le seul continent à ne pas atteindre les objectifs du Millénaire à l'horizon 2015.» Le chef de l'Etat fera remarquer qu'en matière économique, les taux de croissance honorables réalisés par un grand nombre de pays africains ne sont pas accompagnés par une régression significative de la pauvreté. En matière de santé, d'éducation, d'emploi, de logement et de satisfaction des besoins vitaux des populations, les défis restent importants et pressants. «Les processus de refonte et de modernisation des institutions en charge du développement, ont montré l'étendue du chemin qui reste à parcourir pour disposer d'institutions capables de répondre efficacement aux besoins quantitatifs et qualitatifs de nos sociétés et de nos économies.» La bonne gouvernance représente «le levier central» et le moteur principal du développement africain. «Nos efforts, explique le président, dans cette direction tendent particulièrement vers la transparence dans la gestion des finances publiques, la création d'un environnement institutionnel favorable au développement des investissements nationaux et étrangers et également la lutte contre le terrible fléau de la corruption.» La lutte contre la corruption plus particulièrement, est devenue l'une des préoccupations majeures du continent. «Sur notre continent plus qu'ailleurs, chaque acte de corruption a des effets désastreux sur le développement socioéconomique.» Le président allemand s'est arrêté particulièrement sur ce point pour affirmer que le mal de l'Afrique est étroitement lié à la «gouvernance». «Certes, les pays africains ont initié des réformes qui ne peuvent que réjouir la communauté internationale, mais il serait judicieux de souligner que tous ses efforts s'ébrèchent face aux défaillances enregistrées au niveau de la gouvernance», précise M.Horst Kohler. Le président de la République fédérale d'Allemagne s'est longuement étalé sur les réformes engagées par l'Algérie, qui est, aussi, le quatrième pays à se soumettre au Mécanisme africain d'évaluation par les pairs. Horst a exprimé la volonté des pays développés à engager un véritable dialogue avec leurs partenaires africains pour trouver des solutions communes.