Le projet In Salah Gas, à lui seul, va engendrer une hausse de 15% des exportations du gaz algérien en 2003. Cette compagnie anglo-américaine travaille sur trois projets d'envergure. Le projet In Amenas porte sur la mise en valeur des ressources en gaz naturel et des liquides qui en sont extraits à partir de 4 champs de gaz humide dans le bassin d'Illizi où Sonatrach produit du pétrole. Le coût du projet est évalué à 900 millions de dollars sur les 20 années du contrat. Les nouvelles installations, dont la mise en service est prévue pour 2004, seront en mesure de produire et de traiter environ 20 millions de m3 de gaz par jour. Le second projet est celui de Rhourde el-Baguel où BP utilise des techniques de récupération assistée en vue de rehausser le niveau des réserves recouvrables à partir d'un gisement exploité depuis les années 60. Les travaux réalisés ont permis de porter la production du champ à 25.000 b/j avec l'objectif d'atteindre les 120.000 b/j d'ici à l'horizon 2004. L'investissement de ce projet a coûté plus de 1,2 milliard de dollars. In Salah Gas constitue le troisième projet qui prévoit l'exploitation des réserves et la commercialisation du gaz conjointement avec Sonatrach. Ce projet, d'un coût global d'environ 2,5 milliards de dollars, permettra la production de 9 a 11 milliards de m3 de gaz sur une période de 30 ans. A lui seul, il réhaussera les exportations de gaz algérien de 15% à partir de 2003. Aussi représente-t-il une importance stratégique pour l'Algérie, puisqu'il permettra l'ouverture d'une nouvelle région productrice de gaz grâce à la construction d'une canalisation de 500 km qui reliera cette région aux installations d'exportation de Hassi R'mel. Avec ce contrat également, BP Amoco et Sonatrach ont sérieusement renforcé la chaîne d'approvisionnement en gaz transméditerranéen surtout que l'Europe du sud connaît le taux de croissance le plus élevé de la région en termes de consommation de gaz. Au-delà de ces sommes colossales investies, la présence de cette compagnie en Algérie est significative à plus d'un titre pour le pays. Outre ses activités dans les différents secteurs de la production nationale (en dehors des activités de base), il faut noter que BP appartient à la catégorie des opérateurs pétroliers dits indépendants, mais dont la capacité de pression et le lobbying sur les pays de la planète ne sont pas négligeables. C'est l'évidence même, quand on sait que BP est représentée dans pas moins de 140 pays avec 80 milliards de dollars de chiffre d'affaires et un effectif de quelque 10.000 personnes. Au bord de la faillite, au début des années 90, BP s'est redéployée sur la scène internationale en diversifiant, notamment, ses branches d'activité, pour devenir, au bout de quelques années, le n°2 mondial après Exxon. Parmi les 20 compagnies et groupes pétroliers qui activent dans le Sud algérien, BP est le premier investisseur étranger dans le domaine des hydrocarbures avec une somme colossale de 3,5 milliards de dollars. Ce géant mondial s'est installé en Algérie en 1990, avec pour objectif de participer au développement d'énormes réserves de gaz recensées dans le sud du pays. Après sa fusion d'avec Arco et Amoco, l'ex-British Petroleum opère depuis sous le Brand BP avec le credo HSE (Health, Safety, Environment).