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Gaz, dépendance et lacrymogène
MOUVEMENTS DE COLERE AU SAHARA
Publié dans L'Expression le 30 - 04 - 2002

Les émeutes suivent bizarrement les tracés des gazoducs et le calendrier des séminaires d'experts.
Avant-hier, et selon des recoupements d'informations, 2.000 jeunes chômeurs de la localité de Aïn Salah (650km au nord de Tamanrasset) ont pris d'assaut le bureau de recrutement au sein des compagnies pétrolières avant de mettre le feu au siège de la commune et attaquer le siège de la daïra, la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas), le dépôt de la Snta, et l'agence bancaire Badr. Des sources journalistiques parlent d'une mystérieuse «association de défense des jeunes» qui aurait mené les émeutes. Cette colère est motivée, rapportent les différentes sources, par le taux très élevé du chômage dans cette région.
Il y a presque dix jours, le 16 avril, ce sont les jeunes de la localité d'El Ménéa (270km au sud de Ghardaïa) qui ont exprimé leur mécontentement des procédés de recrutement appliqués par la société américaine Bechtel, qui sous-traite pour In-Salah Gas dans le cadre d'un projet de gazoduc de 800 kilomètres devant en partie traverser la wilaya de Ghardaïa. Hier et avant-hier s'est tenue à Alger la réunion des experts issus du second Forum des pays producteurs et exportateurs de gaz.
Les événements se bousculent avec de forts relents de gaz naturel et de gaz lacrymogène. Les émeutes suivent bizarrement les tracés des gazoducs et le calendrier des séminaires d'experts.
Le projet In-Salah Gas fait partie des trois grands projets pilotés par la firme British Petrolium-Amoco.
BP et Amoco ont fusionné en août 1998 constituant ainsi le troisième groupe pétrolier mondial derrière Shell et Exxon. Ce groupe se trouve en Algérie à la tête d'un portefeuille comprenant deux méga-projets gaziers à Aïn Salah et à In Amenas. Des discussions sont en cours pour l'absorption de la compagnie américaine Arco par BP-Amoco. Si cette perspective se confirme, ce groupe deviendra le premier groupe étranger en Algérie.
La société Bechtel est définie par Bernard Ravenel, politologue français et membre du comité de rédaction de la revue Confluence Méditerranée, comme l'une des manifestations du rôle décisif» que veulent jouer les Etats-Unis dans la mise en place et le contrôle du système de gazoduc algéro-européen. Bechtel s'occupe de l'installation des tubes, le montage financier, la participation de capitaux américains dans la société espagnole Engas pour la production d'électricité et l'intervention américaine sur la politique énergétique de l'Italie. La compagnie avait remplacé, en 1996, la société française Sofregaz à Arzew et à Skikda. C'est cette société donc qui sous-traite le projet de la canalisation de 500 kilomètres de long reliant la nouvelle région productrice de gaz d'Aïn Salah aux installations d'exportation de Hassi R'mel (100km au sud-est de Laghouat).
Ce raccordement constitue une partie du grand projet d'exploitation des réserves et de commercialisation du gaz In-Salah Gas, cité plus haut et initié conjointement entre BP-Amoco et Sonatrach. Selon Amor Khelif, professeur de sciences économiques, «les seuls coûts de transport et de transit ( du gaz naturel, Ndlr.) sont supérieurs au prix actuel d'importation du gaz en Europe».
L'investissement est ainsi des plus lourds et des plus «risqués» d'où son importance dans la perspective de l'encouragement par l'Etat des exploitations de gisements de gaz.
Le coût global de In-Salah Gas est d'environ 2,5 milliards de dollars. Ce projet rehaussera de 15% les exportations de gaz en 2003. A long terme, il permettra la production de 9 à 11 milliards de mètres cubes sur une durée de 30 ans. In-Salah Gas, estiment les spécialistes, devra sérieusement renforcer la chaîne d'approvisionnement en gaz transméditerranéen, surtout que l'Europe du Sud connaît le taux de croissance le plus élevée de la région en termes de consommation de gaz.
Dans sa contribution à la revue algérienne d'étude et de critique sociale, Naqd, (printemps-été 1999) intitulée L'Algérie entre la France et les Etats-Unis, Bernard Ravenel note qu'«au-delà de l'intérêt géopolitique dans la stabilité régionale, les intérêts américains comprennent aussi des investissements publics et privés américains assez considérables dans le secteur algérien des hydrocarbures».
Un peu plus loin, le politologue évoque le recul français, mêlé à la prudence, devant «l'offensive» des compagnies américaines: les exportations algériennes de gaz vers la France sont passées de 66% du total vendu en 1982 à 20% en 1995.
En 1996, Richard Jackson, directeur des affaires égyptiennes et nord-africaines au Département d'Etat américain, cité par Ravenel avait déclaré que «nous avons un découvert de l'Eximbank avec l'Algérie d'environ deux milliards de dollars, presque 1,5 milliard avec la seule Sonatrach. Pour la fin du siècle, Sonatrach aura un budget d'environ 18 milliards de dollars. Ce sont de grosses sommes d'argent et nous en voulons une part».
Sur fond de concurrence internationale et de jeux de coulisse interne autour des richesses locales, une nouvelle démonopolisation de la violence prend forme: l'émeute.
Le chômage, résultante immédiate de la configuration actuelle de l'économie algérienne, ne peut être traité que dans le cadre global d'un projet de société ; la véritable transition reste celle qui part d'une économie de rente vers une économie productive et l'allégement de la dépendance envers les sphères de décisions étrangères.


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