Avec une campagne sans candidats et sans programme, les horizons risquent de ne pas s'éclaircir. Quand responsables et citoyens se désintéressent de l'avenir de leur cité, dégradation et anarchie règnent. C'est bien le cas de la commune de Bechloul qui moisit depuis des années, sans qu'aucune décision salvatrice vienne prendre les choses en main. Ni transport scolaire ni ambulance. Pas de passerelle, pas de station de bus, ni marché de fruits et légumes digne de ce nom, sans oublier l'oued qui a fait disparaître tout un quartier, engendrant la mort d'une femme et des dizaines de sans-abri, sans compter les désagréments causés à la circulation routière et ferroviaire. Cela remonte à l'automne 1998. Depuis, un plan d'urgence a vu le jour et une enveloppe de 14 milliards de centimes a été débloquée pour construire des murs de soutènement et endiguer ce cours occasionnel et ses dangers. Comme tout est mal qui finit mal, le passage, récemment, d'un orage brusque et torrentiel a mis à nu la mauvaise gestion et le bricolage d'une collectivité locale essayant à tout prix de soigner son image. Cet état de ruine reflète le vrai visage de la commune de Bechloul. Une localité de 11.480 habitants et abritant le siège de la daïra. Pourtant, sa géographie est stratégique, elle est traversée par la RN5. Une opportunité qui n'a pas été exploitée. Les écoliers, tous paliers confondus, ont leur part de souffrance. Ils sont obligés de parcourir des dizaines de kilomètres, chaque jour que Dieu fait, livrés aux affres de l'hiver et aux dangers de la route. Encore des maux qui n'en finissent pas: ni routes, ni gaz de ville, ni eau potable, encore moins de réseau assainissement, des villages entiers vivent l'isolement. Depuis des années, la situation se dégrade sous le regard irresponsable des édiles locaux, qui n'arrivent pas à intervenir pour le salut de la cité. Les jeunes peinent à se situer dans ce monde qui ne leur offre qu'amertume et désillusion. A longueur de journée, on les voit traîner d'un coin à l'autre: chômage, ennui, monotonie et manque d'infrastructures. Où pourrait-on tuer le temps, l'âpre quotidien? Il n'y a qu'à raser les murs. Les citoyens, après avoir épuisé toutes leurs forces, réclamations et dénonciations, ont démissionné de la scène, faute de suivi. Que fera la future assemblée? Arrivera-t-elle à résoudre les problèmes quotidiens des citoyens et donner un nouveau souffle à la vie sociale? Et la jeunesse, en déperdition attend toujours la main qui la fera remonter à la surface. Nous sommes en pleine campagne électorale et aucun parti n'ose affronter la rue, le temps des grands meetings populaires est terminé et l'opération se fait, à présent, à l'intérieur des bureaux, dans les cafés ou chez les particuliers. Avec cette campagne sans candidats et sans programme apportant un avenir radieux à la commune, les horizons risquent de ne pas s'éclaircir. Les milliers de gens attendent de voir un jour leur commune évoluer et se développer. S'agissant du secteur rural, il est paralysé. Depuis quelques années on entendait des rumeurs faisant état de budgets alloués à l'agriculture et aux autres secteurs, mais point de projet à l'horizon. Face à cet engourdissement social et économique dans lequel s'est enlisée cette collectivité, les partis politiques doivent oeuvrer pour un changement radical. Rappelons que les anciennes assemblées n'ont rien aménagé. Aucune politique n'a été adoptée pour mettre en marche le train de vie de cette localité. La ville sombre dans le chaos et les responsables locaux font la sourde oreille, laissant le citoyen endurer les retombées d'une mauvaise gestion. Les partis en lice auront, certes, du fil à retordre: aménagement des routes, trottoirs, problème de logement, création de postes d'emploi...pour ne citer que ceux-là. Que proposent les candidats pour l'échéance électorale? Y aura-t-il un programme salvateur qui sortira une ville entière du marasme et sauvera toute une population du désespoir?