Il reste à savoir maintenant quel sera le mode que choisira le chef de l'Etat pour amender la Constitution. Quatre jours après les élections locales, le FLN prend à bras-le-corps «le dossier» de la présidentielle de 2009. Le secrétaire général de l'instance exécutive, Abdelaziz Belkhadem, vient d'installer la commission nationale pour une troisième mandature. Composée de personnalités intellectuelles, historiques et religieuses, cette commission nationale sera présidée par M.Belkhadem. Elle sera élargie aux organisations professionnelles, estudiantines et de la société civile liée au FLN. En somme, c'est carrément la machine «FLN» qui est mise en branle pour la troisième mandature du président Bouteflika. Devenue une redondance dans le discours du parti majoritaire, cette revendication a atteint sa phase finale avec l'installation de cette commission. Il reste à savoir maintenant quel sera le mode pour lequel optera le chef de l'Etat: ôter l'écueil de l'actuelle Constitution qui limite les mandats présidentiels à deux quinquennats. On croit savoir que pour cette révision qui interviendra avant mars prochain, le président optera pour la voie référendaire. En appelant encore une fois, hier, et avec insistance, à une troisième mandature, le FLN a mis la forme. Il réitère sa demande de la révision de la Constitution. L'engagement prématuré dans cette nouvelle bataille a coûté au vieux parti la perte de quelques communes durant les dernières élections locales. En effet, le FLN a, quelque sorte, troqué le discours de proximité durant la campagne électorale pour les locales pour faire la promotion de l'idée d'une troisième mandature. Le manque à gagner au FLN a été essentiellement récupéré par son rival le RND qui refuse de se prononcer sur une troisième mandature. Le patron de ce parti, Ahmed Ouyahia, qui a soutenu, en 2005, qu'il ne se présentera jamais à la présidentielle contre M.Bouteflika, attend pour voir plus clair. Insistant et pressé, le FLN prend tout le monde de court et semble se lancer déjà dans une campagne électorale anticipée. La première organisation à lui emboîter le pas est l'Ugta de Abdelmadjid Sidi Saïd. La Centrale syndicale a sollicité, «au nom des cadres syndicaux, des travailleuses et des travailleurs», le président Bouteflika, pour la poursuite de son action en agissant pour un nouveau mandat, «pour approfondir cet inlassable et intense effort pour le développement durable du pays». Le secrétariat national de l'Ugta, qui s'est réuni, hier, à Alger, pour évaluer la situation économique et sociale a rendu publique une déclaration dans laquelle il a tenu ´´avec conviction et avec la plus grande fraternité, à rendre hommage au Président Bouteflika, pour sa noble mission d'avoir permis au plan national d'asseoir une paix durable à travers la réconciliation nationale (...). En hibernation depuis des mois, voilà que la puissante Centrale se joint au FLN. Connaissant le degré de mobilisation de ces «deux machines» à gagner les élections, il faut dire que c'est parti pour un troisième mandat!