Ce retard pourrait compromettre, selon les experts, l'aboutissement de la privatisation avant la fin de l'année. Le dépôt des offres techniques et financières pour l'ouverture du capital du Crédit populaire d'Algérie (CPA) est prévu pour la fin de ce mois. C'est ce qu'a affirmé hier le président-directeur général de cette banque, Mohamed Djelab, lors d'une rencontre sur «le développement du capital investissement au Maghreb», tenue à Alger. Les banques candidates à la privatisation du CPA ont reçu, le 30 octobre dernier, les documents nécessaires à l'établissement des offres techniques et financières. Ces dernières sont BNP Paribas, Crédit Agricole, Banques Populaires, Société Générale, Citibank et Santander. La participation au capital du CPA est fixée à 51% au minimum, plaçant ainsi le futur repreneur en position d'actionnaire majoritaire. Avec la remise de ces offres, c'est une étape décisive du processus de privatisation du CPA qui vient d'être franchie. Car faut-il le souligner, cette opération, qui a fait couler beaucoup d'encre, traîne depuis des mois. Prévue initialement pour le mois de février dernier, elle vient d'être reportée pour la fin de cette année. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, avait pourtant annoncé dernièrement que le dépôt des offres pour le rachat de la banque publique se fera «au plus tard fin octobre». Selon des experts, ce retard pourrait compromettre l'aboutissement de la privatisation avant la fin de l'année et décevoir beaucoup d'investisseurs même si ces derniers semblent convaincus que l'opération ira à son terme. Les responsables du ministère préfèrent ne plus fixer de date précise pour cette opération. Une réaction qui suscite, en fait, des interrogations surtout que les responsables n'avancent aucune raison de ce retard. Pourtant, ces derniers ne cessent de rassurer que le processus de privatisation se déroule «correctement et qu'il est en bonne voie». Il faut, selon eux, un délai de deux ans pour privatiser une grande entreprise car la cession d'une banque publique est un processus très complexe. Il s'agit, essentiellement, de l'évaluation de cette banque, de la définition de la stratégie de cession, du lancement de l'appel d'offres pour la préqualification des banques, de l'élaboration des documents juridiques (contrat de cession, pacte d'actions...) qui ont été transmis aux banques préqualifiées. Les partenaires intéressés par cette privatisation avaient été précisément invités à retirer un dossier de préqualification auprès de la Rothschild and Cie, conseiller exclusif pour cette transaction. Pour être préqualifié pour la suite du processus de privatisation, un partenaire stratégique devait avoir un niveau de fonds propres minimum de 3 milliards d'euros, un réseau d'au moins 400 agences dans un même pays et un rating (cotation) préfixé par cet appel. En 2006, le capital de la banque a été augmenté de 4 milliards de DA pour atteindre 29,3 milliards de DA sur décision du Conseil de la monnaie et du crédit.