Des rassemblements à travers lesquels les trois responsables politiques ont tenu des discours offensifs. La campagne électorale entame sa deuxième semaine. Le week-end politique d'El Bahia a connu une intense activité. Ce sont les leaders du Parti des travailleurs (PT) et du Front national algérien (FNA) ainsi que le secrétaire général du mouvement El Islah, Mohamed Djahid Younsi, qui ont animé trois meetings à Oran. Des rassemblements à travers lesquels les trois responsables politiques ont tenu des discours offensifs. Ainsi, Louisa Hanoune s'en est prise ouvertement à la loi de finances 2008 qu'elle qualifie d'«insuffisante» tandis que Moussa Touati ouvre le feu sur l'administration qu'il accuse d'avoir pris parti dans l'opération électorale. Hanoune a, à l'entame de son meeting, signalé que la participation de son parti aux locales est d'ordre purement politique dont le slogan affiché est «La souveraineté nationale et le développement local». Tout en reconnaissant que la loi de finances a une nette orientation vers l'investissement infrastructurel, elle s'interroge, toutefois, sur les véritables bénéficiaires. «Il y a des prestations et avantages contenus dans la loi de finances, en faveur des étrangers», s'est insurgée Louisa Hanoune, ajoutant que la même loi «obéit à la satisfaction des intérêts d'une certaine catégorie sociale». Et la première responsable du Parti des travailleurs d'ajouter: «A l'adoption de cette loi, il y a ceux qui ont défendu les intérêts d'une minorité.» Cette dernière a haussé le ton et s'en est prise à la résolution adoptée par l'APN quant à la cession du foncier au dinar symbolique. En ce sens, elle met en garde contre la spéculation et menace. «On n'admettra pas que le foncier soit décomposé et ouvert à la spéculation.» Aussi, la secrétaire du PT a fait une rétrospective sur l'adhésion de l'Algérie à l'OMC et l'ouverture du marché algérien dans le cadre de la zone de libre-échange qu'elle qualifie d'«aventure.» Et de poursuivre: «La continuité du démantèlement douanier causera à l'Algérie des pertes évaluées à 144 milliards DA/an.» Et d'ajouter: «Ce démantèlement en faveur de 25 pays profitera à 144 autres pays qui achemineront leur production vers l'Algérie». Dans un autre registre, Louisa Hanoune défend sa position parmanente sur la problématique de la souveraineté nationale qui reste toujours posée. Selon la responsable du PT, les enjeux sont majeurs, des convoitises visent le Sud de l'Algérie. De son côté, Moussa Touati, premier responsable du Front national algérien, usant de propos d'une rare virulence, a vilipendé, à la fois, l'Administration et la Justice. Deux institutions qu'il a qualifiées de soumises aux injonctions dictées d'en haut, notamment concernant les questions liées aux préparatifs des locales. Il a ainsi déploré que plusieurs candidats de son parti ont été écartés de la course par des fonctionnaires de l'administration, candidats dans d'autres partis. Rejets confirmés par la justice. «Ces actes qui n'honorent ni l'Administration ni la Justice...La décision doit émaner des lois de la République et non d'en haut», a encore une fois dénoncé Moussa Touati. Ceci dit, selon ce dernier, «ces injonctions ont été dictées aux juges qui ont confirmé le rejet des recours déposés». «Le juge est soumis à des instructions administratives et non aux lois de la République». C'est pourquoi, le patron du FNA a réitéré son appel à l'autonomie de la Justice. Aussi, il a catégoriquement rejeté la responsabilité des partis politiques quant à d'éventuelles défections des électeurs le jour J. Allusion faite à la déclaration de Zerhouni qui a imputé, au lendemain des élections des dernières législatives, la défection d'alors aux partis politiques. Pour sa part, dans un meeting animé à Bethioua, le secrétaire général du mouvement El Islah, Mohamed Djahid Younsi, a appelé à engager «des réformes de fond» dans les secteurs politique, économique, social, culturel et pédagogique. M.Younsi, qui s'exprimait lors d'un meeting populaire dans le cadre de la campagne pour les élections du 29 novembre, a rappelé que son parti «oeuvre pour des réformes de fond qui garantiraient le développement du pays».