Une nouvelle politique d'intégration de la jeunesse voit le jour grâce au Call Center. En réponse à l'appel des plus hautes autorités du pays, le groupe Algérie Télécom (AT), par la voix de son président-directeur général, Slimane Khireddine, promet la création de 4000 postes d'emploi, au minimum, dès 2008. Un objectif désormais réalisable par le truchement du lancement de 48 centres d'appel à travers tout le territoire national, soit au moins un centre d'appel par circonscription wilayale. L'annonce a été faite hier au siège même d'AT, où a été évoquée la signature d'une convention permettant d'atteindre cet ambitieux projet. Les signataires de cette dernière sont le groupe Algérie Télécom et Vorax Technologies, une entreprise de droit algérien, spécialisée dans la réalisation de Call Centers et qui a à son actif l'installation d'un Call Center en Martinique (océan Indien). Ce projet, impulsé et parrainé par M.Boudjemaâ Haïchour, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, bénéficie également du soutien de M.El Hadi Khaldi, ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels. L'avènement de cette initiative citoyenne intervient au lendemain de la rencontre ayant réuni le chef de l'Etat, M.Abdelaziz Bouteflika, et les walis de la Nation, et d'où s'est dégagée une nouvelle politique d'intégration de la jeunesse. Une jeunesse dont le devenir est miné par de graves phénomènes, à l'instar de celui dénommé «harraga» et qui pousse les moins de 30 ans à s'aventurer en haute mer dans une quête éperdue de meilleurs horizons. Aussi, la priorité sera donnée via cette action au recrutement des universitaires issus des grandes écoles algériennes et étrangères. 1200 opérateurs, tous profils confondus, seront incessamment recrutés par le truchement de cette opération d'envergure, notamment des médecins, des psychologues, des juristes et des commerciaux. Mais aussi 150 superviseurs et chefs de plateau et 150 techniciens réseaux, alors que 150 à 200 postes de travail seront indirectement pourvus de la sorte. C'est dire le potentiel de «recrutement en masse» que permet ce créneau plus que jamais porteur. «Le projet national de promotion des centres d'appel en Algérie offrira de nouveaux débouchés aux jeunes diplômés et réconciliera le secteur public de la téléphonie avec le citoyen», a déclaré M.Slimane Khireddine. Il a, en outre, déclaré que certains problèmes vécus par la jeunesse, verront une prise en charge salutaire grâce aux cellules d'écoute induites par les Call Centers, particulièrement ceux relatifs à la toxicomanie, au suicide ou tout autre détresse morale. Cette dynamique enclenchée à partir des Call Centers vise, dans une première phase, à mettre à la disposition des administrations, des collectivités locales et du secteur économique public et privé des moyens modernes et efficaces de communication avec leurs administrés, usagers et clients, de manière à participer à l'amélioration du service. Elle contribuera donc à apporter une harmonisation de la relation du citoyen avec les différentes administrations, tels les collectivités locales, les services administratifs et techniques de wilaya, les services sociaux, la santé publique, la sécurité sociale, les assurances, les P et T ou encore l'environnement. M.Boukaâba, patron de Vorax, a rappelé que les Call Centers se dirigeront progressivement vers l'off-shore ou service à l'international, et génèreront à terme, une importante entrée en devises. De même qu'il a prédit un succès certain à ce type d'entités, du fait de la proximité géographique de l'Algérie avec l'Europe et de la compétence avérée de la ressource humaine algérienne. Et ce, au moment où le marché des Call Centers commence à enregistrer une «relative saturation» chez nos voisins marocains ou tunisiens. Rappelons qu'AT dispose actuellement de 400 téléconseillers, essentiellement à Alger, Constantine et Oran.