La justice ne doit pas s'arrêter à ce stade et une enquête complémentaire s'impose. Le verdict des huit accusés dans l'affaire du petit Mohamed Ben Abou tué mystérieusement à la fin d'avril 2006, est tombé tard dans la soirée de samedi. Coup de théâtre. Les deux principaux accusés K.Amar et B.Nourredine, ont été acquittés. Aussi des acquittements ont été prononcés en faveur des autres mis en cause. Ces derniers ont été poursuivis pour ne pas avoir alerté à temps les services de sécurité. Cependant, l'énigmatique femme, elle aussi accusée, est condamnée à une année de prison ferme pour non-dénonciation. Cette dernière est toujours en fuite. Le ton est désormais donné à d'amples investigations pour élucider cette affaire, car l'auteur du crime n'est toujours pas connu. Les chefs d'inculpation retenus contre les mis en cause sont: enlèvement, séquestration, torture, atteinte à la pudeur contre un mineur de moins de 16 ans, homicide volontaire avec préméditation, guet-apens et non-dénonciation. Dans son réquisitoire, l'avocat général a requis des peines les plus lourdes contre les accusés principaux et l'application de la loi contre le reste. Une affaire qui a défrayé la chronique et qui remonte au 29 avril de l'année dernière. Le petit Mohamed Ben Abou, âgé de 11 ans, a disparu à la sortie de l'école. Peu de temps après, il prend attache avec son père, à l'aide d'un portable, et l'informe qu'«il a mal». Ce dernier entame des investigations en personne et accuse le fils de sa seconde femme. Le corps de l'enfant a été retrouvé sans vie par une personne dans une cage d'escaliers d'un immeuble dans le quartier de Loubet. La personne alerte les services de sécurité. Une enquête fut aussitôt ouverte. Le rapport d'autopsie fait état de torture, sodomisation et mort par strangulation. Des traces de sperme ont été découvertes sur le corps de l'enfant. Traces qu'on n'a pas pu identifier, car en quantité insuffisante. Un crime crapuleux et complexe, dit-on au niveau local. L'enquête a abouti, en premier lieu, à l'arrestation du fils de la seconde épouse du père de la victime et plusieurs amis de ce dernier. Une arrestation qui a été motivée par le seul fait que le fils de la seconde femme du parâtre a toujours été en conflit avec ce dernier. Enfin, ce dernier a eu un clash avec son parâtre. Il se trouve que le jour où le petit Mohamed a été tué, il aurait été vu à bord de la voiture de l'accusé principal. A l'ouverture du procès, le débat s'était focalisé autour des circonstances qui ont émaillé l'enlèvement du petit Mohamed. Les avocats de la défense et de la partie civile se sont livrés à une valse d'arguments. Faut-il rappeler encore une fois, que le phénomène du rapt des enfants prend de l'ampleur ces derniers jours. Le dernier remonte à samedi, où le corps d'un enfant de quatre ans a été retrouvé sans vie à Tizi Ouzou. La responsabilité des parents est mise en cause. Une chose est sûre, la justice ne doit pas s'arrêter à ce stade, une enquête complémentaire s'impose. Justice doit être rendue.