Apparemment, car la prudence s'impose pour tout ce qui a trait à un quelconque processus de paix dans la région, les dirigeants israéliens donnent l'impression de vouloir conférer un contenu à la visite que le président des Etats-Unis entreprend cette semaine dans la région. C'est pourquoi, annonce-t-on du côté israélien, le Premier ministre israélien Ehud Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas envisagent de se rencontrer demain. « Nous envisageons une rencontre entre MM. Olmert et Abbas mardi pour des discussions sur les questions-clefs du conflit », a affirmé un responsable israélien qui a requis l'anonymat. M. Bush doit effectuer une visite de trois jours en Israël et dans les territoires palestiniens, la première d'un président américain en fonction depuis celle de Bill Clinton en décembre 1998. Mais, comme l'enseigne la réalité du terrain, cela ne veut absolument rien dire puisque même des dossiers que l'on croyait conclus, ont été annulés par la partie israélienne. Ce fut le cas, notamment, des accords d'Oslo, et plus près, la Feuille de route qui n'a jamais été mise en œuvre, encore une fois en raison de l'obstruction israélienne. C'est pourquoi cela devrait inciter à la plus grande prudence pour éviter de fortes déceptions. C'est dans ce contexte également que le quotidien israélien Haaretz rapportait hier que les questions-clefs du conflit israélo-palestinien doivent être négociées dans le cadre d'un comité spécial formé par les deux parties et qui débutera ses travaux après la visite du président Bush. Selon le quotidien israélien, qui cite sous condition d'anonymat un haut responsable israélien, ce comité spécial doit être dirigé par le négociateur palestinien en chef, Ahmad Qoreï et la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni. Les questions-clefs du conflit israélo-palestinien portent sur le tracé des frontières, le statut d'El Qods, le sort des colonies juives et celui des réfugiés palestiniens. Les travaux de ce comité spécial doivent démarrer immédiatement après la fin de la visite du président américain en Israël et dans les territoires palestiniens qui commence mercredi et s'achèvera vendredi. « De cette façon,(...) nous serons en mesure d'enregistrer des progrès », a expliqué au journal ce haut responsable. De même source, le Premier ministre israélien Ehud Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas doivent parallèlement continuer de se rencontrer toutes les deux semaines pour favoriser des avancées dans les pourparlers. Ceux-ci ont été relancés par la conférence d'Annapolis, fin novembre aux Etats-Unis, après une impasse de sept ans. Mais celle-ci a connu une suite tortueuse, avec comme toujours la décision israélienne de développer davantage le processus de colonisation, notamment dans la ville sainte d'El Qods. La mesure a d'ailleurs été perçue comme il se doit, c'est-à-dire la mise à mort d'un processus laborieusement mis en œuvre à Annapolis. Tout a été fait depuis cet événement pour que rien ne bouge. Il y a même régression de la situation avec l'intensification de la répression israélienne, aussi bien en Cisjordanie que dans la bande de Ghaza. Là encore, l'armée israélienne a pénétré hier dans le camp de réfugiés d'El-Boureij, et a lancé deux raids aériens contre le territoire palestinien qui ont fait un blessé, selon une source médicale palestinienne. Des jeeps et plusieurs blindés accompagnés de bulldozers sont entrés à El-Boureij, et un hélicoptère d'assaut Apache a tiré un missile contre le camp, faisant un blessé palestinien, a-t-on précisé. De même source, on apprend que l'aviation israélienne a lancé un autre raid contre des Palestiniens dans le secteur de Beit Hanoun, sans faire de victimes. Que sortira-t-il donc de cette rencontre si bien entendu elle venait à se tenir ?