Cinq groupes internationaux spécialisés dans ce domaine ont remis leurs offres aux autorités algériennes. Le français Thales-CS Communication systèmes, l'allemand Eads, l'espagnol Indra-Alcatel, l'italien Selex et l'Américain Raytheon sont sur les dents. L'information a été donnée sur le site «toutsurl'algérie.com». Le marché est estimé entre 500 et 700 millions d'euros. Son attribution n'interviendra cependant que dans le courant de l'année 2008. Une rude concurrence entre les groupes soumissionnaires est annoncée. Le projet est juteux, il avoisine le milliard de dollars. Terrorisme, trafic d'armes et de drogue, harraga...les frontières algériennes sont soumises à rude épreuve. Comment sécuriser les frontières d'un pays cinq fois plus vaste que la France. Un appel d'offres international a été lancé durant l'été 2007 par l'Algérie pour se doter de protection hautement sophistiquée pour assurer la sécurité de ses frontières. Véritable tête de pont entre deux continents, l'Afrique et l'Europe, l'Algérie est devenue le passage de prédilection pour trafiquants en tous genres. Son côté ouest avec le Maroc voisin, premier producteur mondial de cannabis, constitue la cible privilégiée des narcotraficants. Avec la Tunisie à l'est, ce sont surtout les produits de large consommation (lait en poudre, tomate en conserve, pâtes...) et le cheptel ovin qui sont l'objet d'intenses activités illégales. Elles portent un sérieux coup à l'économie nationale. L'Algérie entend procéder à un maillage global de ses frontières terrestres et maritimes. Les systèmes de vigilance dont elle compte se doter, seront hautement sophistiqués. «L'Algérie a demandé des systèmes intégrant les dernières technologies en matière de surveillance et de défense. Elle souhaite avoir quelque chose d'équivalent à ceux utilisés dans les pays occidentaux ou en Israël», rapporte le site de «toutsurl'algerie.com», citant une source proche du dossier qui a préféré garder l'anonymat. Les autorités algériennes ont de quoi s'inquiéter. La région du Sahel et ses frontières sud sont en ébullition. La rébellion touarègue aux frontières nigériennes et maliennes est récurrente. Et ce, malgré les nombreux accords et traités qui sont intervenus entre les différentes parties belligérantes. L'Algérie a dû déployer toute l'efficacité de sa diplomatie pour l'instauration d'une paix durable dans la région. Le 4 juillet 2006, le gouvernement malien et l'Alliance du 23 mai pour la démocratie et le changement (Mouvement de la rébellion tourègue) avaient apposé leur signature pour «la restauration de la paix, de la sécurité et le développement dans la région de Kidal». Cela a donné naissance à «l'Accord d'Alger». L'attaque de l'aéroport de Djanet, dans la nuit du 8 au 9 novembre 2007, par un groupe d'une dizaine de personnes fortement armées relance l'urgence d'une sécurité performante des frontières algériennes. Cela devrait relancer le projet de bornage avec la Jamahiriya libyenne. Une des destinations favorites des clandestins en provenance de l'Afrique subsaharienne (Niger, Mali...). Une question reste posée: ce système de surveillance hypersophistiqué viendra-t-il à bout de «l'ingéniosité humaine?».