«Si on peut, l'année prochaine, élever la compétition à une dimension plutôt maghrébine, méditerranéenne ou, pourquoi pas, internationale, ce serait génial...» Elle est jeune et dynamique. Elle est la digne fille de son père Mohamed et de sa mère Yamina. Mais pas que ça. En plus d'être directrice artistique du Festival du court métrage qui s'est déroulé avec succès, à Taghit du 12 au 17 novembre, Yasmine Chouikh qui veillait au bon déroulement de cet événement cinématographique en animant, en outre, les débats et autres «leçons», est une jeune passionnée de cinéma ayant présenté son court métrage intitulé El Bab, en dehors de la compétition officielle. Son film évoque les conditions de vie de la femme algérienne représentée, ici, par Samia qui caresse le rêve de partir un jour de sa maison et vivre pleinement sa vie de femme...Elle nous confie ici ses appréciations sur le festival, ses perspectives et ses objectifs. L'Expression: Yasmine Chouikh est la directrice artistique du Festival du court métrage de Taghit, néanmoins, pourriez-vous nous en parler comme jeune cinéaste algérienne ayant participé à cet événement en tant que personne à part entière? Yasmine Chouikh: Si je pouvais en parler en tant que jeune réalisatrice, je dirais que ce qui m'a plu, ce sont les débats après les projections des films. Ce qui était intéressant c'était de se rencontrer, de débattre, de discuter. Il y avait les qaâdate cinématographiques qui proposaient des sujets universels autour du cinéma et nous permettaient de confronter nos expériences et nos idées autour de la musique, du cinéma entre réalité et fiction. C'est vraiment ça, la rencontre et la discussion qui ont primé pour moi lors de ce festival En tant que directrice artistique de ce festival, aviez-vous eu quelques difficultés à recevoir tous les courts métrages? Je pense que non. Tout le monde était très content. Nous avons pu récolter trente deux courts métrages algériens. Certains nous ont même envoyé leurs courts métrages après la sélection, ce qui n'était pas évident de les prendre, mais on leur a dit qu'ils pouvaient les laisser pour l'an prochain. On a fait un appel interne, en fait, si l'on peut dire. Nous avons discuté avec certains réalisateurs en leur demandant que s'ils connaissaient d'autres réalisateurs qui avaient des films, de nous les envoyer. Et c'est comme ça, de bouche à oreille, que le message est passé et qu'on a pu récolter ces films. Concernant le panorama des films internationaux, vu que j'ai assisté à certains festivals, vu un certain nombre de films, on m'en a proposé d'autres, j'ai donc concocté la sélection sur cette base. C'est nous qui sommes allés les chercher cette année. J'espère que si cette édition se fait un peu plus connaître, des réalisateurs pourront nous envoyer leurs films l'an prochain... Justement, quelles sont les perspectives de ce festival pour l'année prochaine? Si on a assez de productions nationales, il est probable qu'on restera un festival national. Cependant, je crains quelque peu que 2008 ne voie pas fleurir 30 courts métrages. Je dirais que si on peut, l'année prochaine, élever la compétition à une dimension plutôt maghrébine, méditerranéenne ou, pourquoi pas, internationale, ce serait génial. Bien qu'un festival national a aussi sa place en Algérie, mais c'est toujours intéressant de voir des films internationaux, de confronter encore une fois nos idéologies, nos regards, notre histoires, notre façon de tourner, notre façon de faire des films et puis confronter nos cultures tout simplement Si je vous disais: Yasmine Chouikh et le cinéma? Entre Yasmine Chouikh et le cinéma, il y a juste quelque chose qui s'appelle la vie. Un petit commentaire sur le palmarès? Si je faisais partie du jury je pense que j'aurais opté aussi pour Rania Sirouti pour le Prix du meilleur rôle féminin. Pour le reste, j'ai été autant surprise que les participants. J'ai vécu cette remise des prix comme les autres, avec le suspense, le coeur qui bat. Je ne connaissais pas du tout le résultat. J'ai vécu cette soirée comme tout le monde. J'ai fait mon pronostic et le seul qui soit tombé juste, était celui de Rania Sirouti. J'ai pensé aussi pour Khti, mais je ne savais pas quel prix on pouvait lui attribuer.. L'Entv et le cinéma, est-ce conciliable? C'est devenu conciliable dans le sens où il y a réellement une politique d'aide au cinéma depuis ces dernières années. Vous savez très bien que quasiment tous les films au cinéma, produits ces derniers temps, ont été coproduits par l'Entv. Maintenant, c'est vrai que la télé ne peut pas financer tout le cinéma. Ce n'est pas possible. Elle ne peut qu'y contribuer. Je pense que c'est intéressant qu'il y ait au moins un organe comme cela qui s'investit et qui aide, que l'on puisse au moins compter sur une institution comme l'Entv, mais il ne faut pas non plus en dépendre. Elle n'a pas aussi les moyens pour tout faire. Elle a sa propre production. Quels sont les projets, aujourd'hui, de la Fondation du Fennec d'Or, l'organisatrice de cet événement? Le but de la Fondation est de promouvoir la culture, de différentes manières, via la Nuit des Fennecs d'Or et puis il y a aujourd'hui ce Festival du Taghit d'Or. Je pense qu'elle veut s'inscrire dans la longévité. Va-t-elle relancer le concours du meilleur scénario? Je ne sais pas. Je ne peut y répondre.