A l'heure où la campagne électorale bat son plein, et où les candidats promettent aux citoyens un avenir meilleur, plusieurs familles vivent la misère et ne savent plus à quelle porte frapper pour bénéficier du droit d'avoir un toit décent. La famille El Mohri, de la commune de Beni Tamou, en fait partie. Elle vit carrément dans un abribus, en l'absence d'un bien ou de ressources financières pour louer un appartement. Les promesses relatives à l'octroi d'un logement social n'ont pas été tenues, ce qui contraint cette famille à vivre dans la précarité, la promiscuité...mais surtout dans la honte en habitant des endroits qui ne sont pas censés accueillir des êtres humains. «Tout d'abord, un bienfaiteur nous a dépannés avec un local qui se trouve à la cité des 418 Logements de Beni Tamou. Toutefois, le propriétaire avait besoin de son bien et on était obligé de vider les lieux, il y a de cela tout juste un mois pour nous réfugier dans cet abribus», nous dira le chef de famille, M.El Mohri Abdelkader. Et d'ajouter, les larmes aux yeux: «Le froid est atroce durant la nuit, et nous dormons au milieu des rats. Quant à mes quatre filles, elles souffrent de troubles psychologiques et ne peuvent plus suivre leur scolarité vu le manque de concentration, aggravée par des maladies et le choc de notre situation.» M.El Mohri, chômeur de son état, nous a montré une morsure de rat au niveau de son ventre, une morsure qui aurait pu être fatale. Les filles sont victimes d'une dermatose (maladie de la peau) à cause de l'absence d'hygiène accompagnée de plusieurs allergies. L'après-29 novembre sera-t-il synonyme d'un lendemain meilleur pour la famille El Mohri Abdelkader et des autres «victimes» habitant les rues et les bidonvilles et qui ont toujours trouvé la porte des élus «hermétiquement» fermée. Cela ne fait qu'encourager l'abstention des citoyens à aller voter le jour du scrutin.