La première sortie de campagne, jeudi dernier, du candidat du MRN a été différemment appréciée par la population de Boumerdès. Cette wilaya qui a vécu un calvaire sans précédent à la suite du séisme meurtrier du 21 mai de l'année écoulée, n'en finit pas de tenir rigueur aux discours politiques. En effet, M.Djaballah a eu affaire à des citoyens désabusés par «des promesses qu'on renvoie aux calendes grecques une fois le brouhaha électoral passé», pour reprendre l'expression d'un citoyen qui sirotait un café au moment où Djaballah expliquait son programme dans l'une de ses escales. Ainsi, le calme olympien de Boumerdès n'a pas été dérangé par le débarquement du leader du MRN, à l'exception du meeting de Boudouaou qui a drainé une foule nombreuse, entièrement acquise au candidat islamiste. Des jeunes et des moins jeunes, en particulier, ont longuement déliré «à la gloire» de Djaballah. Premier arrêt, la commune de Hammadi. Un kiosque multiservices a été aménagé pour la circonstance. Entre badauds et gamins et bien sûr, les sympathisants du parti, le tout n'a point dépassé la centaine. En dix minutes, le numéro un du MRN est allé droit au but en exhortant «son» auditoire à ne pas lui fausser compagnie le 8 avril, lui «le candidat qui veut devenir président par les voix des couches déshéritées». Non loin de là, à la commune de Larbatache, l'accueil n'était pas plus chaleureux. Entouré du président de l'APC (El-Islah) de la localité, Djaballah n'a pas réussi à capter l'attention des citoyens pour qui «la compagne électorale est un non-événement». Sur proposition de son élu, il a fait une courte halte au niveau du bidonville appelé Ben Haroun où il a été accueilli par un résident porteur d'un message élogieux à l'égard du maire qui «nous a promis, par écrit, des logements décents». A midi, le patron du MRN a regagné la ville de Bordj Ménaïel. Aussitôt aperçu, une cohorte humaine s'est précipitée vers lui, chargée d'un chapelet de doléances. Avec son «art de la répartie», Djaballah s'est dit au courant de «toute votre souffrance». Une interpellation qui lui a donné matière à discourir. Seule fausse note, les cris de «vive Bouteflika» fusant au milieu de la foule. Sa dernière escale était la ville de Boumerdès, plus précisément la cité des 1200 Logements. D'un oeil scrutateur, il s'est désolé auprès de la dizaine d'ouvriers se trouvant sur les lieux «que des familles vivent encore, faute de mieux, sous des toits complètement délabrés». Après ce dur périple au sein d'une population dont l'esprit de revanche à l'encontre de la chose politique est toujours intact, Djaballah a eu droit à un meeting grandiose à Boudouaou. Sa courte intervention - succédant à celles de ses militants - a été axée sur trois motifs cardinaux ayant motivé sa destination initiale . «En premier lieu, parce que c'est une wilaya sinistrée. Et je tiens à manifester à ses habitants ma solidarité agissante», a-t-il déclaré. «L'autre raison, a t-il renchéri, a trait au fait qu'elle est peuplée d'Amazighs. Vu mon attachement indéfectible à l'unité nationale, je ne peux m'empêcher de vous encourager à plus de cohabitation.» En dernier lieu, il a mis en avant son souhait de vouloir atteindre El Mouradia «avec les voix des sinistrés». Pour le deuxième jour de campagne, Djaballah a tenu deux meetings, l'un à Sour El Ghozlane et l'autre à M'sila.