Les crédits débloqués par la wilaya pour l'exercice 2007 sont de l'ordre de 2.279.958.000DA. Au moment où les quelque 700.000 habitants de la wilaya de Annaba, répartis sur 12 communes, endurent les pires conditions de vie, le programme de développement local (PCD) affiche une stagnation inexpliquée. Et ce, en dépit des forts budgets débloqués, en comparaison avec les années précédentes, où les enveloppes financières étaient moins conséquentes mais consommées jusqu'au dernier centime. Aujourd'hui, les budgets des mairies sont revus à la hausse en fonction de la diversité des besoins socioéconomiques, mais la situation est restée en l'état. Pour sa part, la wilaya de Annaba a bénéficié de la réalisation de 22.000 logements, toutes formules confondues, mais affectées par bon nombre de contraintes comme le retard dans les délais de réalisation généré soit par les perturbations qu'a traversées le secteur des produits de construction (ciment, sable), soit l'absence des infrastructures d'accompagnement que le PCD est censé réaliser et entretenir celles déjà existantes. Malheureusement, ce n'est pas le cas et cela reflète l'image des élus locaux de toute la wilaya de Annaba qui ont, à des degrés différents, économisé leurs budgets au détriment des besoins de leurs populations. En procédant par estimation statistique, il se trouve que le phénomène est commun à toutes les mairies de la wilaya, mais à des niveaux différents. Pour l'exercice 2007, les budgets consommés de l'ordre de 503.034.000DA pour les 12 communes réunies, soit 26% seulement, le reste nichant au fond des comptes de l'administration. En tête de la pyramide des collectivités qui n'ont presque pas touché à leur enveloppe financière, se place l'APC de Annaba, qui n'a engagé pour l'exercice 2007 que 19.495.000DA sur un total de 300.150.000.DA débloqués pour la mise en oeuvre de son PCD. En réalité, les 6,5% engagés n'ont pas redoré le blason de la ville de Annaba à cause de la gestion de ses élus qui n'ont d'égard que pour la politique et la gestion de leurs intérêts personnels avant l'expiration de leur mandat. Autre classement et même situation, la mairie de Seraïdi, avec 22.186.000DA, soit 11,10% des 200.195.000DA engagés dans le PCD. Quant à la commune d'El Hadjar et celle de Sidi Amar, réunies à elles deux, elles n'ont pu dépenser plus de 29,45%, soit 342.179.000DA. Placées à la même enseigne, les collectivités de Aïn El Barda et Berrahal, semblent, selon toute vraisemblance, se satisfaire des projets déjà réalisés. De plus, il semblerait qu'il n'est point nécessaire d'utiliser l'argent pour leurs administrés, qui sont victimes du quotidien des «ghettos» au vu de l'état de leur cadre de vie et de l'absence du minimum, à l'image des aires de loisirs pour les enfants des localités de Aïn Essaïd, ou encore ces maisons de jeunes construites pour être ouvertes lors des visites officielles, sinon, elles sont fermées pendant que les jeunes, rongés par le chômage, la malvie et le manque d'occupation, se rabattent sur «el harga». L'APC d'El Bouni a enregistré le meilleur score dans les dépenses en engageant pour son PCD 90.023.000.DA, soit 32,55% sur une enveloppe de 279.265.000DA débloqués par la wilaya. Hormis quelques réalisations insignifiantes par rapport aux besoins des populations de ces collectivités, l'état des lieux ne pousse pas à l'optimisme comme ce fut le cas lors de la visite du wali à la commune de Sidi Amar, cette commune industrielle, présumée être la plus riche des 12 communes de la wilaya de par l'implantation du géant de l'acier El Hadjar (complexe sidérurgique d'El Hadjar). Cette situation qui prévaut dans toutes les communes de la wilaya reflète la défaillance des pouvoirs publics dans la gestion des affaires de leurs administrés. Défaillance matérialisée par l'ignorance des besoins des administrés qui ont voté pour eux alors que ces derniers les enfoncent dans un cadre de vie médiocre au motif d'un budget que les élus refusent ou ne savent pas utiliser ni gérer un PCD.