Les partis politiques en lice pour les élections locales du 29 novembre prochain, dans la wilaya de Annaba, se trouvent plus que jamais confrontés à la dure réalité que vit la majorité des APC de la wilaya de Annaba. Effectivement, l'Assemblée communale n'a plus les mêmes pouvoirs. Le cahier des charges, autrefois cheval de bataille de cette instance, est aujourd'hui limité à quelques fonctions secondaires qui n'ont pas d'emprise sur la collectivité, contrairement à d'autres structures publiques qui ont dû récupérer des fonctions plus stratégiques. A ce sujet, il suffit de se rappeler le fameux dossier du logement qui relève désormais de la compétence de la daïra. L'APC a perdu ce qui est, pour certains, le plus cher et important à la collectivité locale, à savoir l'attribution des logements sociaux. L'APC a perdu, également, les entreprises communales, notamment de construction et de bâtiment, qui étaient la principale source qui générait des postes d'emploi au vu des expériences acquises dans les chantiers communaux. «Actuellement, les APC ne gèrent que l'état civil», nous avoue un candidat d'une formation politique, désabusé par le renouvellement des sièges. Au-delà de l'effervescence que connaît la scène politique à la veille du prochain scrutin, la question que tout un chacun pose est: Quel est aujourd'hui le poids de l'APC? Représente-t-elle réellement ses administrés? Car il faut le rappeler, la réalité a souvent démontré que le discours et les intentions politiques exprimés sont loin de refléter la réalité du terrain. Les lacunes et les obstacles sont innombrables, et le point commun entre les 12 communes de la wilaya de Annaba est le modèle de gestion et les missions à redéfinir, en ce sens que le développement communal devra bénéficier d'une politique durable et adaptée. Sur ce volet, notre interlocuteur dira: «Tout se décide au niveau de la wilaya. Le revêtement des routes, par exemple, qui était du ressort de l'APC ne l'est plus.» Et d'ajouter: «Nous sommes obligés d'attendre que les services de la wilaya effectuent des visites sur le terrain et fassent le constat des lieux, pour pouvoir ensuite débloquer un budget afin de pouvoir fonctionner...» Ces restrictions budgétaires seraient à l'origine du ras-le-bol des gérants des APC de Annaba, et qui seraient aussi à l'origine de la lenteur dans la réalisation des différents programmes de développement local (PCD) dans toute la wilaya. Ce PCD qui a suscité bon nombre de questions, notamment concernant la consommation des budgets débloqués par la wilaya au profit de ses programmes qui sont censés répondre aux besoins des administrés des mairies telle que l'amélioration du cadre de vie. A signaler que la consommation annuelle des 12 APC de la wilaya de Annaba est de 26% seulement durant l'exercice 2007 qui touche à sa fin. Le fameux programme de développement local obéit, en effet, à l'autorisation expresse des autorités de wilaya. Cette dernière connaît, pour sa part, des lacunes d'une autre nature, l'autorité exercée par le wali dépasse largement celle du président de l'APW. A la lumière des réformes engagées, notamment dans le cadre de la révision du Code communal et de wilaya, qui prévoit, selon certaines sources, l'élargissement du pouvoir central (wilaya) au détriment de l'APW qui sera dans l'obligation, annonce-t-on, de communiquer la date et l'ordre du jour de ses sessions, alors que cette disposition n'est pas prévue dans les textes actuels. Dans ce contexte, un candidat du MSP, dans la commune de Annaba, dira: «Il serait judicieux que les élections du 29 novembre prochain soient l'occasion du déclic pour enclencher le débat tant souhaité sur la réforme des deux codes, à savoir communal et de wilaya». Les enjeux sont aussi multiples que complexes, et les disparités sociales sont de plus en plus apparentes à tel point que les APC évoluent dans des conditions favorisant l'apparition de phénomènes sociaux économiques accentuant davantage les crises au sein de la wilaya.