Voilà, après trois mois de loisir, de détente et de farniente mais aussi de folie et d'amusement au sein du centre de thalasso de Sidi Fredj, c'est la fin de la saison estivale 2001 qui s'achève en beauté, dans le faste et la joie de vivre. Jeudi soir à 21h 30 au centre de thalassothérapie de Sidi Fredj où l'on s'apprête à vivre une soirée des plus mémorables, et, pour ce faire, tout le monde s'active pour que tout soit parfait. Aux abords de l'entrée, le dispositif sécuritaire a été renforcé. Plusieurs agents sont postés là. C'est ce qui rend l'accès à l'intérieur difficile même pour nous, journalistes... Il règne, ce soir, une atmosphère fébrile. On prévoit la venue de quelques ministres. On ignore lesquels. Lorsque nous mettons enfin les pieds dans cet endroit édénique et fort luxuriant, notre regard est d'emblée frappé par cette immense table qui fait office de buffet royal qui sera servi aux convives bien plus tard, après tout de même une heure d'attente environ. Un buffet vraiment succulent au demeurant, oeuvre du maître de cuisine, le chef, M.Boumaâza. C'est dans une ambiance bien conviviale et familiale que s'est déroulée la soirée en présence de beaucoup de monde. L'air marin charriait quelques notes de fraîcheur en cette fin de saison estivale. L'animation se fera d'abord sous l'apanage d'une troupe de zorna, suivie juste après par l'orchestre «Cristal» qui accompagnera l'ensemble des artistes algériens se succédant sur scène. Et de la musique, il y en aura pour tous les goûts: de l'algérois, du staïfi, du chaoui, du raï et des rythmes kabyles au grand bonheur des mélomanes. C'est l'artiste Noureddine Alane qui inaugurera cette longue soirée de fête et de liesse. C'est avec une sono un peu capricieuse qu'il débutera son tour de chant en reprenant ce fameux tube qui est à inscrire désormais dans l'histoire de la chanson algérienne, à savoir: Ya rayah du regretté Dahmane El Harrachi qui sera suivie d'un chapelet de chansons aussi entraînantes les unes que les autres, telle Ma naâref oulouken ana sghiar, un succès repris également par Hamidou. Le contact avec le public sera quelque peu mitigé au départ. Et c'est au ballet national de la télévision algérienne de faire son entrée. Mami choufi halti kirani, de Noureddine Alane, un morceau qui incitera allégrement les jeunes à venir se trémousser sur la piste de danse. Pendant ce temps, une équipe de la Radio El Bahdja, qui transmettait en direct cette soirée sur ses ondes, sillonnait les tables, histoire de sonder les impressions des familles. Abderrahmane Djalti patientait près de la scène et faisait une entrée triomphale. Fort de sa renommée et de sa longue carrière, il n'aura aucun mal à succéder au premier artiste et à séduire le public en le charmant par ses chansons les plus sentimentales à l'image de Sghira fi lamer, kbira fi laâkel, ainsi que ses tubes les plus connus tels Diroulou lhena pour rester toujours dans l'esprit de fête de famille. L'animatrice Sabiha, bien élégante ce soir, qui, faut-il le souligner, anime tous les jeudis une émission sur les grands artistes arabes sur la toute nouvelle chaîne algérienne - la Troisième - sera notre «guide» et aède qui tentera tant bien que mal de raviver la flamme au sein du public, histoire de le maintenir bien éveillé, non sans peine. Il est minuit passé, Sabiha enjouée annonce l'arrivée sur scène de son mari, le musicien et chanteur Boualem Chaker. Ce dernier réussira assurément à casser la baraque en interprétant des morceaux au rythme chaloupé dont deux de Cheik-El Hasnaoui. Après lui, c'est place à la douceur avec la voix cristalline de Aïcha. Aïcha qui a obtenu au mois de mai dernier le premier prix du concours de chant lors de la deuxième édition de l'émission radiophonique Turbo music, ce qui lui a valu de s'envoler à Paris, pour l'Olympia, où elle a interprété avec son chanteur favori Idir, Sendou. Un titre qu'elle a su reprendre cette fois-ci seule comme une grande, tout comme Elle tu l'aimes d'Hélène Ségara, ce fameux morceau qui lui a ouvert les portes de l'Olympia... Après Aïcha, ce fut au tour de la jeune artiste Adila de faire bouger quelque peu l'assistance en versant dans le genre raï, staïfi et chaoui et en reprenant en outre ce fameux morceau de Cheb Toufik qui fit un tabac lors de sa sortie l'année dernière: Nedik oua loukan bidraâ. A deux heures du matin, c'est l'artiste qui nous est venu de Paris, Djaâfer Benyoucef, de succéder à la chanteuse. Son tour de chant déchaînera la foule de jeunes gens en lui versant un pot pourri de variétés algériennes. Le dernier interprète à avoir foulé la scène fut Nasser Amine qui se fera longuement désiré avant d'arriver enfin vers les coups de deux heures et demie du matin et de faire la fête jusqu'à trois heures passées... Cette soirée, qui s'est déroulée à la belle étoile, fut une réussite grâce à ses organisateurs, dont M.Omar Kermane, qui ont pris soin de veiller à son bon déroulement et au bien-être des estivants. Tout près de là, le Casif de Sidi Fredj battait son plein, Cheb Yazid avec sa société BBY y achevait, lui aussi en apothéose, ces folles nuits de rêves. Vivement l'année prochaine!