«Le PRA demande au Président de la République de proroger le mandat de l'Assemblée populaire nationale en usant de ses prérogatives constitutionnelles», a déclaré, hier, le secrétaire général du PRA, le Dr Yacine Terkmane à l'occasion d'une conférence de presse au siège de son parti à Alger. «Il faut en finir avec les situations anticonstitutionnelles», a t-il lancé pour argumenter son refus de la formule «report des élections». Après le PT et l'ANR, voilà donc le PRA qui suit le pas, mais en mesurant prudemment ces déclarations. «Le report n'est pas cité dans les textes de lois et il ne peut en être question que comme étant une solution incluse dans un cadre constitutionnel», assène le numéro un du PRA. La prolongation du mandat de l'actuel APN permettra, selon lui, d'«engager à court terme un dialogue constructif, serein, responsable, avec la classe politique, les partis et les personnalités influentes, loin de toute surenchère idéologique». Tout comme les autres partis qui ont prôné le report des prochaines législatives, le PRA avance l'argument de l'impossibilité de la tenue des élections, vu que «la dégradation de la situation ne permet plus à toute une région composée de certaines wilayas de participer au prochain scrutin». Mais à la question de savoir si ce parti participera ou non aux législatives du 30 mai prochain, le Dr.Terkmane est resté bien vague malgré l'insistance des journalistes présents. Il s'est contenté de réitérer sa «demande de prorogation du mandat de l'APN», mais a consenti néanmoins à affirmer à demi-mot qu'au cas où cette doléance ne serait pas positivement reçue par Bouteflika, le PRA «réévaluera» sa position. Et tout en appelant les «frères en Kabylie à faire preuve de plus de sens de responsabilité et à faire prévaloir l'intérêt national avant toute chose», le SG a prévenu que «le radicalisme ne peut que retarder les véritables solutions». Le Dr Terkmane, qui refuse de parler de «coalition» gouvernementale, mais préfère employer le mot «agglutination», a indiqué que son parti initiera des contacts avec d'autres formations politiques. Il a nié avoir été concerné par les concertations effectuées par le FFS, évoquées par Djeddaï récemment. Relents de législatives à fortes connotations dualistes FLN-RND ou pâle copie d'un certain décembre 91? «Il reste deux mois pour trouver une solution à la situation en Kabylie et favoriser un climat de sérénité pour la tenue des élections», a estimé Yacine Terkmane. Ce seront les deux mois les plus longs que connaîtront les différents états-majors.