Devant cette situation qui perdure, l'Union générale des étudiants libres appelle aujourd'hui à une rencontre nationale. Le marasme a atteint son paroxysme au niveau de l'Université algérienne. Tous les ingrédients d'une mauvaise gestion sont, bel et bien présents, d'où la montée au créneau de plusieurs centaines d'étudiants, à travers les quatre coins du pays. Restauration, transport, application du système d'enseignement LMD, insécurité...et tant d'autres facteurs font de ce milieu, censé être celui du savoir et des technologies, devenir celui des dépassements et des laisser-aller sans précédent. L'étudiant algérien, est-il «condamné» à subir ce genre d'agissements durant son cursus? Doit-il entamer des grèves pour que son «cri» soit entendu un jour? A Alger, ce sont des dizaines d'étudiants habitant loin des universités qui ont exprimé leur ras-le-bol. Si l'absence pendant des cours n'est pas sanctionnée, le cas n'est pas de même pour les travaux dirigé (TD). Un véritable dilemme pour des centaines d'étudiants. La gent féminine en souffre le plus. «Après 17 heures, le parc des bus est déserté par les travailleurs. Nous dépensons entre 80 et 100 dinars pour rejoindre nos domiciles» précise un étudiant à Dely Ibrahim. «Ce qui est déplorable, c'est que nos parents admettent mal qu'on rentre à 19 heures, voire plus» renchérit une autre étudiante, M.H. habitant à Hadjout. Urgence! Certaines filles risquent d'abandonner leurs études. A Annaba, les étudiants du nouveau centre universitaire El Bouni sont entrés en grève illimitée depuis mardi. Plusieurs lacunes, dont l'absence d'Internet et la désorganisation qui règne au sein de la bibliothèque, ont été soulevées au recteur de la Fac. En sus, la gestion chaotique des oeuvres universitaires se traduit par des lacunes flagrantes constatées à plusieurs niveaux. Des chambres surpeuplées. Des résidences universitaires devenues l'«éternel refuge des SDF.» Une restauration qui laisse à désirer. La restauration servie, conjuguée au manque d'hygiène, fait craindre le pire. Ainsi, à l'université de Béjaïa, le restaurant a été récemment saccagé par des étudiants. Dans leur furie, ils ont détruit tout ce qui se trouvait sur leur passage, en «exigeant une restauration gratuite jusqu'à l'augmentation de la bourse.» L'université Saâd Dahleb à Blida a connu, pour sa part, un climat mouvementé. Les étudiants ont fermé carrément les portes de l'université, pour faire entendre leurs protestations. D'autres problèmes ayant trait aux enseignants en nombre insuffisant, l'application «aveugle» du système anglo-saxon (LMD)...ont été mis en exergue. Devant cette situation qui perdure, l'Union générale des étudiants libres (Ugel) appelle aujourd'hui à une rencontre nationale pour remettre les pendules à l'heure et mettre ainsi fin aux souffrances quotidiennes de l'étudiant. Dans un communiqué parvenu, hier, à notre rédaction, cette organisation estudiantine «veut clarifier les dépassements dont ont été victimes certains représentants des étudiants.» Comme elle compte mettre en oeuvre une plate-forme nationale, «aux fins de prendre au sérieux les préoccupations des étudiants», précise le communiqué. Entre les réclamations des étudiants et le mutisme de l'administration, l'université demeure sur une poudrière.