Selon une étude, plus de 1,5 million d'Algériens vivent avec moins d'un dollar par jour. Le fonctionnement des comités locaux de solidarité (CLS) et des bureaux communaux de l'action sociale (Basc) a été vivement critiqué. Les intervenants à la rencontre tenue, hier, sur le rôle de ces structures, ont relevé plusieurs problèmes. «Les Basc sont inexistants et les CNL sont en état de grâce», a estimé M.Abdellah Derdèche, directeur de l'action sociale (DAS) de Bordj Bou Arréridj. Selon lui, ces structures ne disposent pas d'assez de moyens pour rendre leurs activités «plus performantes». «L'encadrement est confié à des techniciens supérieurs sans formation spécialisée», a-t-il indiqué. Raison pour laquelle il appelle à la révision des textes réglementaires en la matière. M.Derdèche soulève également le manque de communication et de débats sur les problèmes réels auxquels sont confrontés les CLS et les Basc. «Les comités ne se rencontrent qu'à l' occasion de la rentrée scolaire ou le mois sacré du Ramadhan alors qu'il y a beaucoup d'événements sociaux qui doivent être systématiquement pris en charge», critique M. Derdèche. De son côté, M.Abdelmalek Laroussi, directeur chargé des cellules de proximité, avoue que ces dernières ont un maillage fort intéressant, mais elles ont souffert «de dysfonctionnements qui font que les plus pauvres ne bénéficient pas des aides sociales octroyées par l'Etat». Selon M.Laroussi, pour lutter contre «les détournements et le clientélisme, il faut donner la parole aux plus pauvres pour mieux s'imprégner de leur situation et garantir une meilleures circulation de l'information». Autrement dit, faire un travail de proximité régulier et plus élargi au niveau des différentes communes. C'est ainsi qu'il appelle à l'actualisation et l'enrichissement continuel des cellules de proximité. Il est à rappeler dans ce contexte que l'étude d'affinement de la carte de la pauvreté révèle que plus de 1,5 million de nos concitoyens, répartis sur 177 communes, vivent avec moins d'un dollar par jour. Les Hauts-Plateaux et les zones montagneuses du nord-centre (Médéa, Aïn Defla et Chlef), sont les régions les plus touchées par ce mal. 46 communes se trouvant dans 16 wilayas comptent, à elles seules, plus de 400.000 déshérités. Le chômage, quant à lui, est estimé, à en croire la même source, à 21%. Selon M.Oubad, sous-directeur à l'Agence nationale de gestion des microcrédits (Angem), 16.000 activités ont été créées depuis la mise en place de dispositif en 1999. Résultat qui reste, considère-t-il, en deçà des objectifs tracés, faute d'accompagnement. Les intervenants ont ainsi insisté sur l'élaboration d'une cartographie sociale définissant les familles démunies et identifiant les communes pauvres. Par ailleurs, le secrétaire général du ministère de la Solidarité nationale, M.Khellad Bouchenak qui a présidé les travaux de cette rencontre a annoncé qu'un nouvel organigramme du ministère de la Solidarité nationale est élaboré. Ainsi, une direction générale pour la catégorie des handicapés et une autre direction pour la cohésion sociale seront créées. Elles prendront en charge les catégories vulnérables de la société, notamment les enfants et les adolescents confrontés à des difficultés sociales, les familles nécessiteuses et les personnes âgées. Par ailleurs, le secrétaire général du département de Djamel Ould Abbès a ajouté que quatre nouveaux textes de lois seront publiés prochainement dans le Journal officiel. Il s'agit, notamment du nouvel organigramme du ministère, de la loi relative aux commissions nationales de solidarité, les nouvelles attributions et missions du ministre du secteur et enfin la loi relative à l'inspection générale.