La fédération algérienne de football (FA) sera dotée aujourd'hui de nouveau statuts à l'occasion de la tenue de son assemblée générale extraordinaire, qui se tiendra à l'hôtel Dar Eddiaf de Cheraga. Il s'agira pour l'instance du football algérien de mettre ses textes en conformité avec le décret exécutif 05-405 relatif aux fédérations sportives. Cette opération intervient avec beaucoup de retard, au moins une année, ce qui aurait dû inciter les pouvoirs publics incarnés par le ministère de la Jeunesse et des Sports à réagir et non pas à sévir. En effet, l'article 48 dudit décret stipule qu'une fédération sportive a une année pour se conformer à la réglementation, mais n'indique aucune mesure à prendre en cas de retard ou de refus de la fédération en question. Faut-il rappeler les péripéties qui nous ont menés à la situation qui prévaut, à savoir que la FAF est la seule parmi toutes le fédérations sportives à ne pas avoir obéi à cette règle. Et elle ne l'a pas fait pour un quelconque désaccord avec le ministère de la Jeunesse et des Sports. Si elle a été amenée à agir de la sorte, c'est pour une raison bien précise: le risque de voir le football algérien exclu de la scène internationale. C'est là que se situe tout le problème. Les initiateurs du projet ont élaboré un texte d'une manière générale, alors qu'il aurait fallu le faire sur un plan général. Disons plutôt qu'ils ne se sont pas souciés des retombées à l'échelle internationale pour le football, en particulier. Ils étaient, pourtant, suffisamment avertis puisqu'en 1996 la Fédération internationale de football (Fifa) avait refusé le limogeage, par le ministre de la Jeunesse et des Sports, du président et du bureau fédéral de la FAF puis l'élection d'un nouveau président pour cette même FAF. Le résultat avait été que tout s'était opéré selon les instructions de la Fifa. Voilà que près de dix ans plus tard, on commet une erreur du même genre sachant que l'instance internationale du football n'accepterait pas plusieurs des dispositions inscrites dans le décret 05-405. Et la Fifa l'a suffisamment fait savoir au travers de plusieurs lettres adressées à la FAF, la mettant en garde contre une démarche visant à se mettre en totale conformité avec le texte réglementaire national. En fait, l'instance de Zurich mettait l'accent sur certains points, notamment le respect des ligues de wilaya qui doivent conserver leur statut et leur nombre à l'assemblée générale de la FAF, la non-acceptation que le ministre de la Jeunesse et des Sports puisse lui-même convoquer une AG de la FAF, le refus de la limitation à un seul mandat du bureau fédéral et de son président ainsi que celui de porter à 30% le nombre des experts désignés par le MJS pour siéger à l'AG. Avec l'arrivée de M.Hachemi Djiar à la tête du MJS, les données ont changé. Le nouveau ministre est un homme de dialogue et il a perçu le danger qu'il y avait de forcer la FAF à se soumettre à la réglementation nationale. Avant sa venue, on avait beaucoup spéculé sur le fait qu'une suspension de notre football ne serait pas grave vu qu'il se trouve au creux de la vague. Dans ce cas, plutôt que de subir une humiliante suspension, il aurait fallu prendre le décision souveraine de le retirer des compétitions internationales. Mais au moment où l'Algérie faisait d'énormes efforts pour se replacer sur la scène mondiale, un retrait volontaire aurait été contraire aux intérêts du pays. Comme l'aurait été une suspension. C'est pourquoi la poire a été coupée en deux, à savoir que la FAF mette ses textes en conformité avec le décret 05-405 mais sans les dispositions qui étaient contestées par la Fifa.