Les deux attentats perpétrés, mardi dernier, à Alger ont fait la «Une» de la presse étrangère. «Al-Qaeda frappe au coeur d'Alger» titre le quotidien français Libération. «Retour de l'horreur: les deux explosions qui ont frappé les quartiers de Ben Aknoun et de Hydra à Alger ont replongé les habitants de la capitale dans les pires heures de la guerre civile des années 90», commente Libération. Pour l'éditorialiste du journal, le choix des cibles dans la capitale algérienne semble correspondre à la stratégie affichée d'Al Qaîda dans la région. Tandis que Le Figaro titre «Al Qaida frappe l'ONU en Algérie». «Depuis la guerre d'indépendance, c'est sans doute l'attentat le plus meurtrier qui a ensanglanté Alger», souligne le journal. «Même durant la décennie rouge, le quartier huppé était épargné par la violence», ajoute Le Figaro. «Les enragés», écrit Jean Daniel, cofondateur et directeur du Nouvel Observateur. «J'ai tendance à penser que les attentats constituent la réponse des islamistes au gouvernement d'Abdelaziz Bouteflika qui a reçu Nicolas Sarkozy d'une manière finalement fraternelle. Les attentats peuvent être considérés comme un avertissement donné aux étudiants de Constantine qui ont été enthousiasmés par le discours du président français», considère-t-il. Le journal Le Parisien rappelle que les deux derniers mois avaient été marqués par une décrue spectaculaire des violences islamistes. Cependant, il relève la vigilance des entreprises françaises même si «pour l'heure, nul ne sombre vraiment dans la psychose». Un Belge a été blessé dans l'attentat perpétré devant l'immeuble du HCR (Haut commissariat pour les réfugiés des Nations unies) à Alger, annoncent Le Capital, La Meuse, La Nouvelle Gazette et plusieurs quotidiens flamands. Le Belge a été blessé par des éclats de vitres brisées. La presse britannique a également commenté les deux attentats d'Alger. The Times écrit: «Le spectre de la guerre civile plane sur l'Algérie après les deux attentats». «L'Algérie est confrontée à une recrudescence des violences depuis le ralliement, en septembre 2006, du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc) algérien au réseau Al Qaîda, dont il est devenu la Branche au Maghreb islamique (Baqmi)», écrit pour sa part le quotidien marocain Aujourd'hui le Maroc. Les mêmes titres et commentaires se retrouvent dans les manchettes des grands titres arabes. En somme, l'effet recherché, un choc médiatique, par les groupes terroristes semble atteint.