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Des grilles de lecture en déphasage
Les médias français et les attentats du 11 décembre
Publié dans Liberté le 16 - 12 - 2007

Le fait de la part de certains journaux d'assimiler ce qui s'est produit, mardi dernier, à une manifestation de guerre civile, témoigne d'une méconnaissance totale des mutations intervenues dans notre pays où le peuple, dans sa quasi-intégralité, est uni contre une bande de mercenaires aux abois agissant sous le couvert de la religion.
L'approche de certains milieux et de certains médias français est empreinte de cynisme, à un moment de douleur que vit tout le peuple algérien. Particulièrement quand ils s'empressent au lendemain de l'horreur des attentats du 11 décembre de réactualiser sournoisement, cette donne de “guerre civile” qui a fait les choux gras des médias occidentaux durant la décennie des années 1990 et qui n'est plus à l'ordre du jour des analyses sur la situation de l'Algérie des années 2000, si tant est qu'une guerre civile existât un jour dans notre pays.
On voudrait bien trouver des circonstances atténuantes en mettant cette singulière précipitation à faire référence à la guerre civile en Algérie au mieux sur le compte d'une triste maladresse du commentaire à chaud, au pire de “conjectures” orphelines d'une perception objective de la situation actuelle de l'Algérie.
Mais sauf à admettre, contre tout bon sens, que cette presse française a fait preuve d'un lamentable amateurisme, on se surprend fatalement à convenir d'un réveil de vieux démons qui exhale un ressentiment mal contenu dans certains milieux et médias français à l'égard de l'Algérie. “Les deux explosions qui ont frappé les quartiers de Ben Aknoun et de Hydra à Alger ont replongé les habitants de la capitale dans les pires heures de la guerre civile des années 1990”, commente un journal hexagonal. “Le spectre de la guerre civile plane sur l'Algérie après les deux attentats”, renchérit un autre... et la liste n'est pas close.
La tournure de certains commentaires de titres français est tellement grosse d'allusions à un contexte pourtant largement dépassé par l'événement qu'elle ne peut sortir indemne du gros soupçon qui pèse toujours sur “la machine médiatique française” qui se fait violence en investissant dans les hypothèses hasardeuses qui ne lui ressemblent pourtant pas, quand il s'agit pour elle de prendre le recul nécessaire par rapport à des évènements qui mettent en jeu l'intérêt de la France.
Manifestement, le contenu de certains articles publiés au lendemain des attentats est délibérément orienté vers l'accréditation des thèses qui ont toujours défendu l'option d'une solution politique “nécessairement négociée avec les islamistes de l'ex-parti dissous, toujours convoqués sous la référence de l'arrêt du processus électoral. Cette tendance à lester lourdement les attentats perpétrés en Algérie d'une charge politique procède d'une démarche qui singularise l'internationalisation du terrorisme dans notre pays. Autrement dit, on veut insidieusement établir que les manifestations violentes dans les capitales occidentales à New York, à Londres, à Madrid ou à Paris et celles qui frappent Alger ne procèdent pas d'une même logique et n'ont pas les mêmes objectifs. Prétendre le contraire, pour ceux qui ne désespèrent pas de remettre en selle l'islamisme politique à travers un retour aux affaires du FIS dissous en Algérie, équivaudrait à mettre une croix sur le terreau qui nourrit cette ambition. C'est-à-dire l'accréditation de la thèse d'une guerre civile qui oppose une partie de la population acquise à la cause d'une formation politique qui “a été spoliée d'une victoire électorale à l'autre partie de la population qui soutient le pouvoir”.
À partir de ce positionnement non dénué d'arrière-pensées, certains titres de la presse française ont pris donc allégrement le raccourci, à la faveur des attentats commis mardi dernier à Alger pour conclure à un retour à la case départ d'un pays dont la stabilité politique et le dynamisme diplomatique commencent sérieusement à “agacer”.
On peut concéder, il est vrai, qu'une telle grille de lecture, ressemble à une réaction épidermique à une lecture orientée de milieux et de médias français des évènements tragiques du 11 décembre, mais il est tout aussi vrai qu'à un moment où toutes les analyses et études sur le phénomène du terrorisme s'accordent à donner à cette violence une dimension internationale qui ne diffère en rien, ni par ses motivations, ni dans ses méthodes et encore moins dans ses objectifs dans les pays du Maghreb, en Europe ou aux Etats-Unis on s'évertue dans l'Hexagone à le particulariser en Algérie.
D'autant mieux que les commentaires qui abondent en ce sens sont alourdis par des formules sentencieuses arrimées à l'analyse approximative et la légèreté de l'argumentaire. En tout état de cause, l'Algérie ne pouvait faire l'économie d'une mise de pendules à l'heure, car l'insistance du propos sur le thème de la guerre civile ressemble à s'y méprendre à un début d'offensive médiatique qui rappelle la bourrasque du fameux “qui tue qui ?” Non ! la recrudescence des attentats en Algérie, dont ceux commis à Alger mardi dernier, ne risque pas de mettre le pays “en situation de guerre civile” déclarait à une question posée par la radio française Europe 1 le ministre algérien des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci. “La situation aujourd'hui, c'est que le peuple algérien est complètement uni contre le terrorisme”, c'est l'argument massue que notre ministre opposait fort à propos. En cela, il ne diffère pas des peuples français, américain, chinois ou marocain... Justement, en parlant du Maroc, on peut s'interroger au passage pourquoi, par exemple, en France on n'a jamais abordé le phénomène du terrorisme dans ce pays voisin, sous l'angle d'une opposition d'une partie du peuple à une autre. Pourtant, le regain de l'activisme islamiste est tellement ostentatoire qu'il risque difficilement d'échapper à la perspicacité de certains médias français. Des médias qui savent pertinemment que “c'est tout le monde qui est visé, aujourd'hui ou demain”. Comme le souligne Mourad Medelci.
Zahir Benmostepha


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