Au total, quatre personnes au moins ont été tuées et huit autres blessées, selon la Croix-Rouge libanaise et la police. Un général de l'armée libanaise, proche du candidat favori à la présidence et responsable des opérations contre des rebelles islamistes l'été dernier, a été tué hier dans un attentat qui a fait quatre morts dans une banlieue chrétienne de Beyrouth. Selon un communiqué de l'armée, «le général François el-Hajj a été tué aux côtés d'autres militaires», sans préciser le nombre de victimes. Au total, quatre personnes au moins ont été tuées et huit autres blessées, selon la Croix-Rouge libanaise et la police. François el-Hajj était le chef des opérations au sein de l'armée libanaise et avait supervisé l'été dernier les combats meurtriers entre l'armée et les islamistes du Fatah al-Islam dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared, dans le nord du Liban. C'était aussi un proche du candidat favori à la présidence, le chef de l'armée Michel Sleimane. Selon plusieurs sources, il était pressenti pour le remplacer à la tête de l'armée après son éventuelle élection. L'attentat s'est produit vers 07h00 du matin (05h00 GMT) à Baabda, une zone chrétienne au sud-est de la capitale libanaise, dans un contexte de profonde crise politique. Un responsable de la sécurité a déclaré qu'une voiture piégée avait explosé au passage du véhicule du général au moment où il se dirigeait vers son lieu de travail, le ministère de la Défense, à Yarzé, près de Baabda. Les vitres des immeubles proches ont été soufflées. Les ambulances évacuaient les blessés et les pompiers tentaient d'éteindre des voitures en feu. «L'attentat est lié aux événements de Nahr al-Bared» et «à la crise politique que traverse le pays», a déclaré un ancien militaire, Elias Hanna, ami du responsable assassiné. Les combats pour la reprise du camp palestinien ont fait 163 morts parmi les soldats et au moins 222 chez les islamistes du 20 mai au 2 septembre. «C'était un officier distingué à tous les niveaux: personnel, tactique, stratégique, et il allait peut-être devenir le futur chef de l'armée, c'est pour cela qu'il représentait une cible de grande importance», a ajouté M.Hanna. Pour le député de la majorité parlementaire anti-syrienne, Boutros Harb, il s'agirait d'«une réaction contre l'armée» au moment où le général Sleimane faisait figure d'un candidat de consensus aux yeux de la majorité et de l'opposition soutenue par Damas. Outre le palais présidentiel, de nombreuses ambassades sont installées dans la zone de Baabda. Depuis l'assassinat de l'ancien Premier ministre, Rafic Hariri, en février 2005, sept autres personnalités anti-syriennes ont été tuées dans des attentats imputés par la majorité parlementaire à la Syrie, ancienne puissance de tutelle au Liban. Le général François el-Hajj est la première personnalité militaire assassinée. L'attentat survient alors que l'élection présidentielle au Liban est revenue à la case départ après un huitième report mardi dernier de la séance parlementaire qui doit désigner le chef de l'Etat et l'évocation par les milieux politiques de l'impossibilité d'organiser un vote avant la fin de l'année, voire la session du Parlement qui débute en mars prochain.