Qautre mille cas de cancer du sein et du col de l'utérus sont enregistrés par an en Algérie. C'est ce qu'a annoncé jeudi le Pr Hamouda de l'Institut national de la santé publique (INSP) lors d'une rencontre à Chlef, sur la gynécologie. Dans une communication intitulée «Le fardeau des cancers dans le sexe féminin en Algérie», le Pr Hamouda a indiqué que «le contrôle périodique et la prévention sont les seuls moyens de se prémunir contre cette pathologie aux effets néfastes sur la santé publique». Animée par des professeurs en cancérologie, cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la formation continue des praticiens de la wilaya de Chlef. Elle a donné lieu également à la présentation d'une série de communications traitant du cancer du col de l'utérus, des infections génitales, de la place de l'omnipraticien dans le dépistage du cancer du sein. Les intervenants, qui ont insisté sur la prévention des maladies cancérigènes en général, ont mis l'accent sur la nécessité de «multiplier» les centres anti-cancéreux et accélérer la réalisation des projets inscrits afin de prendre en charge, et ce dans de meilleures conditions, les malades souffrant de cette pathologie. En effet, la prévention vise à diminuer le risque du cancer à court et à long termes. Il existe des facteurs favorisant l'apparition du cancer du sein, qui ne peuvent pas être modifiés: l'âge et l'héritage familial. Des études ont montré que des femmes qui ont fait procéder à l'autoexamen des seins découvrent des cancers plus petits et moins avancés. La femme qui pratique régulièrement l'autoexamen se familiarise avec la texture spécifique de ses propres seins. Elle sait ce qui est considéré comme normal pour elle. Evidemment, elle découvrira le cancer à un stade moins avancé que celle qui ne s'autoexamine ou le fait occasionnellement. Le cancer du col de l'utérus est en revanche une maladie grave et lourde qui touche à l'intimité de la femme. Il se développe progressivement, à partir de lésions dites précancéreuses. De la prévention au dépistage, le cancer du col utérin demeure un problème de santé mondial. Mais les frottis de dépistage ont réduit la mortalité de 70% dans les pays industrialisés. Les spécialistes estiment même que 90% des décès liés au cancer du col de l'utérus pourraient être évités grâce à un meilleur dépistage. Il est à souligner que cette pathologie est placée au second rang des cancers touchant la population féminine, après celui du sein. Des études récentes ont dévoilé que quatre femmes décèdent chaque jour en Algérie du cancer du col de l'utérus. Le Dr Doudia, professeur à l'Institut national de santé publique (INSP) a fait savoir que pas moins de 1600 cas du cancer du col de l'utérus sont enregistrés chaque année à travers le pays et qu'entre 80% et 90% des sujets connaissent un stade avancé de la maladie.