Les problèmes techniques et le manque de billets de banque ne font que prolonger les souffrances des citoyens. Dur quotidien est celui du citoyen algérien. En plus d'un salaire pas toujours satisfaisant s'ajoute l'épreuve de la fin de mois devant les guichets de poste. Quelques jours seulement nous séparent de la fête de l'Aïd El Adha, et les interminables bousculades font le comble du décor des centres de paiement dans la wilaya de Bouira. C'est ce qui a été remarqué au cours de la semaine écoulée. Tous les bureaux de poste et les banques ont été envahis par de nombreuses foules. Tous âges confondus, vieux et jeunes, se livrent une rude bataille pour que chacun ne soit pas dépassé par l'autre. Ils viennent récupérer leurs mensualités mais, de quelle manière? La matinée de jeudi dernier, après une virée à travers les bureaux de poste que compte la ville de Bouira, nous avons constaté des foules nombreuses. Dès 7h du matin, un monde fou guette l'arrivée du premier employé qui va ouvrir la porte d'entrée. Et le parcours du combattant commence. «Cela fait deux jours que je viens ici sans réussir à atteindre le guichet», déclare un sexagénaire, au milieu d'une foule indescriptible à la poste principale, «et pour aujourd'hui je crains de revivre le même scénario», ajoute-t-il. Idem pour la Badr, située dans le quartier «Château», le centre de paiement des 120 Logements et celui du quartier de Draâ El Bordj, où des citoyens, à longueur de journée, se tiennent debout, en longues files sous un ciel d'hiver en attendant leur tour. Cette situation semble marquer tous les autres centres de paiement à travers toutes les communes, où les problèmes techniques et le manque de liquidités ne font que prolonger les souffrances des gens et provoquer leur mécontentement. Rien que pour la matinée de jeudi, les coupures d'électricité ont été enregistrées à cinq reprises au niveau de la ville de Bouira. «Enfin j'ai réussi à avoir ma paie», lâche un jeune qui vient de sortir de la foule, soulagé et content après quatre heures d'attente et de patience. Pour les autres qui sont encore là, rien ne semble parfait quant à cette situation accablante, cette anarchie qui règne au sein des bureaux de poste et qui ne date pas d'hier. A l'approche de chaque fête religieuse, le simple citoyen, qui a à sa charge toute une famille à satisfaire en cette circonstance, se bat quotidiennement rien que pour avoir, dans les meilleures conditions, son salaire. Faire tous les achats nécessaires et surtout celui du mouton de l'Aïd, qui est une grande priorité, met tout le monde dans l'embarras. «Puisqu'on n'arrive pas à améliorer le service dans les postes, et que cette situation anarchique perdure, on risque de se trouver endetté une fois la fête terminée», nous confie un enseignant, rencontré devant la poste des 120 Logements.