Nos syndicats seraient-ils d'éternels insatisfaits? Issus de la misère ouvrière se prendraient ils aujourd'hui à des rêves de grandeur? La course à la représentativité qui prend de plus en plus des relents de guéguerre fait que les portes de certains départements ministériels ne se referment plus. Que ce soit du côté du département d'Aberkane ou de celui de Benbouzid, le tapis rouge s'est plus d'une fois déroulé aux délégations syndicales en un espace temps formidablement condensé. Puisque, jusque là, les pouvoirs publics n'ont pas encore fait dans la discrimination syndicale . Ainsi, tour à tour, les syndicalistes de l'éducation et ceux de la santé ont été reçus par leurs tutelles respectives. Cependant les acteurs de la scène syndicale qui ne s'essayent pas à la ressemblance n'ont apparemment, aucun pouvoir pour siffler la fin des «hostilités». Narcissiques sur les bords, les composantes syndicales ne cessent donc, à tort ou à raison, de persévérer dans la surenchère. Certains, forts de leurs atouts et du fait des secteurs stratégiques qu'ils représentent, n'hésitent pas à brandir la menace du recours aux grands moyens. D'autres, souffrant de dèche, se font plus réservés. Probablement, par peur du ridicule. Hier encore, le ministre de la santé le Pr Aberkane a reçu à son département les praticiens de santé publique. Cette invitation pourrait très bien susciter quelques rivalités latentes chez d'autres blouses blanches. Pourtant tous ceux qui ont prêté le serment d'Hippocrate se sentent lésés quelque part pour être devenus fonctionnaires de la médecine. Néanmoins, çà et là, des commissions mixtes ont été instaurées et des consultations engagées pour traiter les dossiers de l'heure, afin d'ajuster les contradictions, mais surtout de permettre à chacun de jauger son poids, en l'associant à la décision. Côté syndicats autonomes, ce n'est pas le «fun». Ces derniers ayant toujours toutes les difficultés du monde à aller vers l'intersyndicale promise: vitesses à ajuster, entraves de toutes sortes, beaucoup de choses restent à faire. Mais dans toute cette sarabande syndicale où est l'intérêt du travailleur? D'aucuns accusent certains mouvements proches du sérail d'allumer la mèche en période préélectorale. Cependant, nombreux sont les observateurs avertis qui conseillent au monde ouvrier d'avancer en rangs unis en ces temps incertains de mondialisation. UGTA y compris. En attendant, suivons le feuilleton des médecins désabusés.