Devant une formation marocaine très fébrile, l'Entente n'a pas trop souffert pour s'imposer. Dans la zone de turbulences qu'elle traversait depuis quelques semaines, l'Entente de Sétif a trouvé une période d'accalmie. Elle s'est manifestée jeudi, au cours d'une soirée glaciale et dans un stade du 8-Mai 1945 qui a retrouvé un semblant de la chaude ambiance qui le caractérisait la saison dernière. Nous disons «semblant» parce que l'Entente n'est toujours pas l'Entente, c'est-à-dire la pimpante équipe qui renversait, presque, tout sur son chemin en Coupe arabe. Mais la victoire fut là et pour l'ensemble des Sétifiens, c'était bien ça l'essentiel. Ceux qui avaient craint que l'équipe marocaine soit un adversaire difficile à faire céder, eurent des raisons de penser qu'ils étaient dans le vrai dès les premières minutes de jeu lorsque le RAJA imposa son style et son jeu à son adversaire. Et s'il y eut un gardien à ce moment-là à trouver le moyen de se réchauffer pour annihiler les tentatives de l'adversaire, ce fut bien Hadjaoui, le dernier rempart de l'Entente lequel à la 5' dut faire preuve de vigilance pour dévier en corner un essai très appuyé de Hicham Mesbah décoché d'une trentaine de mètres. Il s'agissait, en fait, d'un de ces ballons flottants qui sont délicats à négocier. Cette chaude alerte passée, on eut droit, par la suite, eu réveil des Sétifiens. N'allez pas croire, cependant, qu'il s'agissait d'un réveil tonitruant avec une équipe offensive à souhait qui bouscule une autre arc-boutée dans son périmètre. Seulement, grâce à un milieu très entreprenant, ce fut l'ESS qui monopolisa le ballon devant une équipe marocaine assez fébrile, notamment en défense. Cette fébrilité se concrétisa par un but dont la conception vint d'un centre depuis l'aile gauche de Benchaïra sur lequel il y eut une mésentente entre le gardien Fouhami (qui avait, pourtant, sorti le grand jeu à la 13' en déviant un tir terrible de Benchaïra) et son défenseur central, Aïni. En cherchant à dégager son camp, ce dernier offrit le ballon à Maïza, placé au second poteau et qui, de la tête, mit le ballon au fond des filets (32'). Et quatre minutes plus tard, ce fut Amrani Idrissi qui, pressé par Adiko, faillit tromper son propre gardien. La seconde mi-temps fut d'une affligeante médiocrité entre deux formations qui commettaient énormément de fautes tant individuelles que collectives. Au début, ce furent les Sétifiens qui se montrèrent offensifs, mais jamais ils ne mirent en réel danger Fouhami alors qu'à la 57', Ouachki fut bien près d'égaliser pour le RAJA en ratant de peu l'interception d'un ballon émanant depuis l'aile droite d'un centre de Slimani. Vers la fin du match, l'ESS laissa son adversaire prendre l'initiative du jeu pour tenter de le prendre en contre. D'autre part, son entraîneur fit entrer Ziaya puis Touil pour redonner de l'énergie au compartiment offensif. Bien lui en prit, puisqu'à la 88', sur une longue ouverture de Ziaya, Touil réussit à se mettre dans une excellente occasion pour scorer. Ce qu'il fit d'un tir en coin, confirmant le succès d'une ESS qui partage, aujourd'hui, la première place de son groupe avec El Fayçali de Jordanie, lequel, de son côté, a pris le meilleur sur El Majd de Syrie.