Le problème se situerait au niveau de la Banque d'Algérie qui ne satisfait la demande de la poste qu'à hauteur de 40%. Retirer sa paye ou son argent au niveau des bureaux de poste à Annaba est devenu un calvaire pour les titulaires de comptes courants, contraints de passer toute une journée devant les guichets. Et cela sans l'assurance de retirer leur argent, les liquidités s'épuisant très vite. Vers 7 h30, des dizaines de citoyens sont massés devant les bureaux attendant l'ouverture pour être les premiers servis. Une fois «l'assaut» donné, ce sont des centaines de personnes qui se ruent sur les guichets. Un désordre indescriptible s'ensuit. Cartes et chèques déposés sur le comptoir, des policiers tentant de maintenir un semblant d'ordre, des préposés tapotant sur les claviers des visionneuses, des cris et des bousculades qui n'en finissent pas. «Il n'y a plus d'argent revenez l'après-midi ou demain», lance, à l'adresse de la foule, un employé. «La sentence» est tombée. Sans appel. Réclamations, colère, refus et puis désespoir et abdication. On y retourne l'après-midi sans grand espoir pour être renvoyé au lendemain et ainsi de suite. On peut passer ainsi 2 à 3 jours avant de «voir la couleur de son argent». C'est la même situation dans tous les bureaux de poste de la wilaya de Annaba. Certains font le déplacement jusque dans d'autres localités. Le problème y persiste. «Ou il n'y a plus de liquidités ou le système informatique est en panne». M.Ghorab Seddik, coordinateur d'Algérie Poste explique: «Nos services, malgré toutes les dispositions prises, ne peuvent faire face à tant de demandes à la fois. Normalement, il existe un planning de paiement qui n'a pas été respecté, toutes les administrations ont fait des virements avant l'Aïd et tout le monde veut se faire payer en même temps. A Annaba, en temps normal, la Poste traite 6000 chèques par jour. Ce chiffre s'est multiplié par 2 et demi durant les 3 derniers jours. Ainsi 45.000 chèques pour un montant global de 61 milliards 600 millions de centimes ont été payés en plus de 3700 mandats d'une valeur de 4 milliards 800 millions de centimes.» Le frein, selon ce responsable, se situe au niveau de la Banque d'Algérie qui ne satisfait la demande de la poste qu'à hauteur de 40%. Des instructions ont été données aux bureaux de poste de prolonger les horaires d'ouverture. Cependant, les chaînes et les bousculades persistent. Tandis que les 13 distributeurs automatiques installés sont vides. Ils auraient pu réduire quelque peu le nombre de personnes agglutinées aux guichets. Le coordinateur dira, à ce sujet, que durant le mois de janvier 140.000 cartes de retrait seront remises aux titulaires de comptes courants postaux. Prévue pour le mois en cours, leur distribution a été reportée en raison des problèmes techniques rencontrés par la société en charge de leur fabrication.