Différents pays occidentaux appellent leurs ressortissants à plus de prudence. La destination Algérie suscite de nouveau des inquiétudes. Les ressortissants étrangers sont appelés à plus de vigilance. Au lendemain du double attentat terroriste ayant ciblé le Conseil constitutionnel à Ben Aknoun et le siège des représentations de l'ONU à Hydra, l'alerte est lancée un peu partout. Les pays étrangers ont automatiquement réactivé le système d'alarme. C'est le cas de la France. Réagissant au quart de tour, le Quai d'Orsay a mis en garde ses ressortissants puisque le jour même de la catastrophe qui a secoué la capitale, il s'est dépêché de diffuser un bulletin d'alarme. «Les récents attentats montrent qu'un retour à la plus extrême prudence s'impose», lit-on dans un communiqué diffusé sur son site. Le Quai d'Orsay recommande à ses ressortissants de faire preuve d'une grande vigilance et de limiter les déplacements à l'intérieur du pays et de suivre avec une extrême précaution les recommandations. Faisant un point général sur la situation, le Quai d'Orsay juge que, dans ces conditions, les déplacements doivent être limités aux principales zones urbaines et aux grands axes routiers. Les déplacements par avion restent préférables. Les voyages par la route sont déconseillés dans tout le pays. Les voyages en avion vers le Grand Sud (Tamanrasset, Djanet, Timimoun/Béchar) sont possibles. Néanmoins, le recours à une agence de voyage agréée est obligatoire. Voulant mettre à l'abri ses ressortissants, le département des affaires étrangères français présente toute une carte d'hôtels les plus sécurisés en Algérie. Pour les personnes résidant en Algérie, il recommande d'éviter les déplacements répétés à horaire et itinéraire constants. La France n'est pas la seule à avoir déclenché l'alerte. La Grande-Bretagne a suivi le pas. Au lendemain des attentats, le Foreing and Commonwealth Office a modifié son travel-warning. Il recommande à ses ressortissants de limiter les déplacements et d'être prudents. Les entreprises étrangères opérant en Algérie ne restent pas indifférentes. Au lendemain des attentats, celles-ci se sont montrées excessivement prudentes. Aucune communication sur les mesures qu'elles envisagent de mettre en oeuvre pour protéger leurs employés et leurs familles. Même si aucune d'elles n'a annoncé la cessation de ses activités, il n'en demeure pas moins que l'inquiétude règne au sein des entreprises. Elle n'a jamais été aussi forte. «Nos expatriés ont du mal à se concentrer sur leur travail. En plus de leur propre angoisse, ils doivent désormais gérer celle de leurs familles restées en Europe. Ils reçoivent des coups de téléphone sans arrêt de la part de leurs femmes et enfants qui, souvent, leur demandent de rentrer», souligne un chef d'entreprise français qui a requis l'anonymat. Avant le 11 décembre, Alger, particulièrement le quartier de Hydra, était considérée comme un «lieu sûr» pour les étrangers. Dans ce contexte, les entreprises étrangères s'attendent à rencontrer des difficultés pour recruter du personnel expatrié. «Pour démarrer les travaux de nos chantiers en Algérie, nous sommes actuellement en pleine campagne de recrutement. Mais nous avons beaucoup de difficultés à convaincre les gens de venir à Alger. Quand les personnes concernées acceptent, leurs familles s'opposent à leur départ», souligne un autre chef d'entreprise français.