«Il n'est plus question de fermer les yeux sur l'incapacité de certains à gérer les crises et les situations extrêmes, dans la conjoncture actuelle», a affirmé sur un ton rigoureux le directeur général de la Sûreté nationale. Le directeur général de la Sûreté nationale compte faire le ménage dans les rangs de la police en raison d'un certain relâchement constaté. En effet, M.Ali Tounsi avait annoncé, lors de la traditionnelle cérémonie de présentation de voeux à l'occasion de l'Aïd El Adha, que d'importantes mesures allaient être prises. Le Dgsn a incité l'ensemble des cadres supérieurs et hauts officiers de la police de la wilaya d'Alger, qui se sont réunis au niveau du 8e groupement des Unités républicaines de sécurité (URS) de Kouba, «à être très vigilants, mais surtout à la hauteur de leur tâche», avec, en filigrane, les attentats du 11 décembre imputés, selon le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M.Zerhouni, à un «relâchement de la vigilance». Sur un ton rigoureux, Ali Tounsi a affirmé qu'il n'est plus question de tolérer la moindre faute professionnelle de la part de ceux qui ont pour mission la sécurité des personnes et des biens. «Attendez-vous à de nouvelles dispositions, mais également à un grand mouvement au sein des rangs de la Sûreté nationale, au cours des prochaines semaines», a-t-il précisé. «Le laxisme peut coûter la vie à des citoyens, dont la sécurité dépend de vous», a-t-il affirmé avant de souligner: «Je réitère le fait que tous les responsables vont faire l'objet d'évaluations très précises et des sanctions positives ou négatives seront prises à l'encontre de tout élément défaillant, quel que soit son grade.» Le directeur général de la Sûreté nationale a également mis en garde ses éléments: «Nous sommes face à un ennemi qui ne recule devant rien pour faire parler de lui, y compris massacrer des innocents sans distinction, hommes, femmes ou enfants. Aussi, il n'y a que ceux qui peuvent assumer la charge de lui faire face qui vont rester dans nos rangs» et d'ajouter: «Il n'est plus question de fermer les yeux sur l'incapacité de certains à gérer les crises et les situations extrêmes dans la conjoncture actuelle». Pour Ali Tounsi, les «incompétents» n'ont pas leur place au sein de la Dgsn: «Ceux qui ne sortiront pas aptes de ce nouveau système d'évaluation des aptitudes, tant physiques que morales, pourront toujours être affectés à des postes subalternes.» Le patron de la Police a annoncé qu'il se montrera «intransigeant avec ceux qui auront failli à cette règle» et «toute baisse de vigilance est fatale et qu'il est devenu impératif que les cadres prennent leurs responsabilités». Déjà, au lendemain du double attentat ayant fait 47 morts dont 17 employés des représentations de l'ONU, Ali Tounsi avait affirmé que des «mesures efficaces seront prises afin de renforcer le dispositif de sécurité à Alger», faisant notamment état d'un «plan pour contrecarrer les opérations kamikazes». Sur un autre registre, le Dgsn a salué, au passage, de manière solennelle, les efforts de tous ceux qui, dans le corps de la police, oeuvrent, inlassablement, à l'instauration et au développement d'une sécurité durable dans le cadre de la lutte antiterroriste. Enfin, Ali Tounsi n'a pas omis de mettre en valeur le soutien constant et la solidarité quotidienne de l'ensemble des franges de la population avec les services de sécurité, dont la police. D'ailleurs, c'est par cet élan de solidarité populaire que les services de sécurité parviennent à éliminer davantage de ces bandes de criminels. «Pour information, je vous précise que l'ANP et les services de sécurité ont anéanti d'importants groupes et surtout plusieurs émirs, qui sévissaient dans le centre du pays. Ces groupes ont subi de sérieux revers», a tenu à préciser le responsable de la Police nationale pour qui, «les derniers attentats avaient pour principal objectif de détourner l'attention et de desserrer l'étau des services de sécurité sur les groupes armés dans les maquis».