« Il n'est plus question de fermer les yeux sur l'incapacité de certains à gérer les crises et les situations extrêmes dans la conjoncture actuelle », a déclaré Ali Tounsi. Le directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, a annoncé une purge dans les rangs de la police. « Nous sommes face à un ennemi (le terrorisme) qui ne recule devant rien pour faire parler de lui, (…) et il n'y a que ceux qui peuvent assumer la charge de lui faire face qui vont rester dans nos rangs », a averti M. Tounsi dans un discours samedi à Alger. « Attendez-vous à de nouvelles dispositions, mais également à un grand mouvement au sein des rangs de la Sûreté nationale au cours des prochaines semaines », a encore poursuivi M. Tounsi, selon El Moudjahid qui a rapporté hier l'information. Le patron de la police prévoit de faire passer par un « système d'évaluations très précises » tous les responsables de son corps et n'écarte pas que « des sanctions soient prises selon les cas ». « Il n'est plus question de fermer les yeux sur l'incapacité de certains à gérer les crises et les situations extrêmes dans la conjoncture actuelle », a-t-il lancé à l'adresse de la police sans omettre de préciser : « Je serai intransigeant avec ceux qui auront failli à cette règle. » Le ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, a imputé les attentats du 11 décembre dernier dans les quartiers de Hydra et Ben Aknoun à « une baisse de la vigilance » qui a été mise à profit par les groupes armés. Cette « vigilance » est de mise lorsqu'on sait que M. Zerhouni lui-même avait estimé ce jour-là que « de nouveaux actes terroristes d'Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) n'étaient pas exclus ». « Nous sommes devant une situation qui fait que d'autres attentats ne sont pas à écarter », avait-t-il souligné. En tout état de cause, ce double attentat a mis à nu un certain laxisme des services de sécurité. Le mot est d'ailleurs lâché par M. Tounsi qui lancera, à l'occasion de la traditionnelle cérémonie de présentation de vœux de l'Aïd El Adha, aux policiers : « Le laxisme peut coûter la vie à des citoyens, dont la sécurité dépend de vous. » Et en ce sens, M. Tounsi promet « des mesures très importantes ». Cela étant, il est vrai que cibler pas moins de sept fois des endroits censés être sécurisés impose de revoir le dispositif sécuritaire mis en place. Et les derniers attentats qui ont eu pour cible le Conseil constitutionnel et le siège de l'ONU à Alger ont démontré les limites du dispositif de sécurité, voire la stratégie de lutte globale antiterroriste.