Quelque 60.000 nouveaux policiers seront déployés sur le territoire national, d'ici à la fin de l'année. Le directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, compte renforcer ses troupes. D'ici à la fin de l'année en cours, quelque 60.000 nouveaux policiers seront déployés sur le territoire national. Avec ces nouveaux effectifs, le nombre d'agents de la Sûreté nationale, estimé actuellement à 140.000, atteindra 200.000 éléments. «Ces policiers seront déployés à travers toutes les wilayas du pays dans le cadre du programme national de couverture sécuritaire et de lutte contre toutes les formes de criminalité» a déclaré, jeudi, le directeur général de la Sûreté nationale (Dgsn), Ali Tounsi. En effet, avec la dégradation constatée de la situation sécuritaire à travers le pays, les autorités concernées ont opté pour le renforcement de la présence policière sur le terrain. «Il s'agit de l'objectif fixé par les services de sécurité afin d'instaurer la sécurité partout dans le pays et à tous les niveaux de la société», a indiqué le patron de la Dgsn, à l'issue de la cérémonie de sortie de deux promotions d'officiers de la Sûreté nationale à l'Ecole supérieure de police de Châteauneuf à El Biar, à Alger. Ce programme permettra «à l'Algérie de réaliser ses projets de développement dans un climat de sécurité», a ajouté M.Tounsi. Celui-ci fait allusion à la série d'attentats suicides perpétrés dans la wilaya d'Alger et les régions limitrophes, ayant quelque peu ébranlé le pays. Aussi, les attaques kamikazes commises dans la capitale, le 11 avril et le 11 décembre 2007, ont-elles incité l'Etat algérien à enclencher la vitesse supérieure dans le cadre de la lutte contre le crime organisé en général, et la lutte antiterroriste en particulier. La révision de la stratégie sécuritaire appliquée sur le terrain était alors devenue une condition sine qua non. De plus, les attaques ayant ciblé les sociétés étrangères présentes en Algérie (l'attaque kamikaze du 10 décembre 2006, à Bouchaoui, contre le bus transportant des employés de la firme «Brown and Root Condor» -BRC- et celle commise le 21 septembre 2007, à Lakhdaria, contre un convoi d'employés de la société Razel, filiale du groupe de BTP allemand Bilfinger Berger) sont des éléments suffisants pour que les instances de l'Etat, chargées du volet sécuritaire, fassent preuve de plus de rigueur dans la lutte contre le terrorisme. Il est important de rappeler, en ce sens, les directives, on ne peut plus strictes, données précédemment par M.Tounsi à ses troupes: «Nous sommes face à un ennemi qui ne recule devant rien pour faire parler de lui, y compris massacrer des innocents sans distinction, hommes ou enfants. Aussi, il n'y a que ceux qui peuvent assumer la charge de lui faire face qui vont rester dans nos rangs» et d'ajouter: «Il n'est plus question de fermer les yeux sur l'incapacité de certains à gérer les crises et les situations extrêmes dans la conjoncture actuelle.» Le directeur général de la Sûreté nationale a estimé que le nouveau programme mis en place «assurera certainement la sécurité des citoyens avec leur concours, dans une période de deux ans au maximum». Plus précis, Ali Tounsi a souligné que «ce réseau de couverture sécuritaire est déployé avec la coopération d'autres instances et services compétents». Quels sont ces services dont parle le patron de la Dgsn? Il s'agit certainement des éléments de l'Armée nationale populaire (ANP), et ceux de la Gendarmerie nationale, dont les effectifs seront revus à la hausse dans les jours à venir. C'est le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, qui l'a déclaré lors de la visite effectuée, en compagnie du président de la République, dans la wilaya de Tamanrasset, au début du mois de janvier dernier. «Les effectifs de la Police et de la Gendarmerie nationale seront doublés dans peu de temps», avait-il alors souligné. Par ailleurs, la lutte contre le crime organisé, notamment le terrorisme, ne nécessite pas uniquement le renforcement des forces de sécurité en moyens humains, mais encore en matériels. Dans cette optique, la Sûreté nationale a réceptionné, ce jeudi, dix (10) véhicules blindés de type «A.M.100», présentés par l'Armée nationale populaire (ANP), sur les 200 véhicules devant être réceptionnés prochainement. Ces nouveaux véhicules de lutte contre toutes les formes de criminalité, notamment le terrorisme, «sont destinés aux unités de la section mobile de la Police judiciaire et visent à renforcer les capacités de ces unités en matière d'intervention rapide en zones urbaines ou suburbaines», a précisé de son côté le directeur de l'administration générale de la Sûreté nationale.