En matière de transport urbain, l'anarchie demeure totale à Guelma. S'érigeant en règle de conduite, celle-ci a eu raison de tous les responsables qui se sont succédé à la tête de ce secteur. Le marasme qui le ronge ne date cependant pas d'hier, puisque la confusion s'est installée au fil des ans, en l'absence d'un débat sérieux autour de cette question, et à défaut, d'une application rigoureuse de la réglementation. En mal d'imagination, les responsables en charge de ce secteur se sont contentés, des années durant, de colmater les brèches. Ce constat amer ne semble pas échapper à l'actuelle direction quant à ce créneau porteur et générateur de gain facile. Une situation qui n'a pas tardé à peser sur les relations qui s'enveniment davantage entre les organisations professionnelles et la direction de tutelle. En effet, entre les transporteurs privés et ceux affiliés à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), ou regroupés en associations professionnelles, les chauffeurs de taxis adhérents de l'UNACT ou syndiqués à l'UGTA, c'est la guerre de tranchées. Le choix des points de stationnement ou celui des quartiers à desservir sont la pomme de discorde. Dans ce jeu d'accusations mutuelles entre les professionnels, un doigt est pointé sur la direction des transports de la wilaya. L'Union nationale des transporteurs algériens (UNTAS) s'est adressée à diverses autorités, dont le ministre des Transports, prié d'intervenir, en diligentant une enquête afin de mettre fin à l'anarchie et au piétinement de la réglementation, un mécontentement qui va s'amplifiant, puisque, au moment où ces derniers ne cessent de dénoncer ce qu'ils qualifient de concurrence déloyale, le nombre de bus, souvent de vieilles épaves, va en augmentant. On déplore aussi l'absence d'un plan de transport en mesure de rétablir l'ordre et d'éviter une circulation des plus infernales, notamment au centre-ville, où se trouvent concentrés tous les points de stationnement (boulevard Souidani Boudjemaâ, cité Agabi, cité Aïn Defla A, B etc.) et surtout la rue des anciens Moudjahidine, devenue un véritable goulot d'étranglement.