Trois nouveaux documents techniques réglementaires seront bientôt mis en application. Les secteurs du bâtiment et celui des travaux publics se doteront de nouveaux documents techniques réglementaires (DTR). Ces documents, contenant le règlement technique à suivre dans la construction, devaient être validés hier par la Commission technique permanente pour le contrôle technique de la construction. Ils seront, par la suite, mis à la disposition des techniciens du bâtiment et des travaux publics. Cette nouvelle a été annoncée hier par MM.Noureddine Moussa et Amar Ghoul, ministres respectivement de l'Habitat et de l'Urbanisme, et des Travaux publics, lors des travaux de la 27e session de la commission technique permanente, qui s'est tenue à Alger. Les participants à cette réunion devront examiner trois DTR. Deux consacrés aux ouvrages d'art, dont le premier pour les ponts et tunnel, et le deuxième pour les poids et charges à appliquer sur les routes. Le troisième document technique réglementaire, mis en place par le ministère de l'Habitat, est consacré à la construction en béton armé. «Cette nouvelle réglementation est le fruit de deux ans de recherches effectuées par des techniciens algériens; une durée pendant laquelle ils ont eu à examiner les différentes réglementations appliquées de par le monde pour élaborer, à la fin, une réglementation spécifique à l'Algérie», a indiqué le ministre des Travaux publics. Ce dernier a ajouté: «Cette réglementation unifiée sera appliquée dans les 2000 nouveaux ouvrages d'art qui seront construits d'ici à 2009, et répondront aux normes antisismiques.» Amar Ghoul a, dans sa lancée, indiqué que ce genre de règlements est susceptible de garantir plus de sécurité aux ouvrages d'art construits en Algérie. D'autant plus que la majorité des échanges dans le pays se font par voie routière. D'où l'urgence quasi absolue de prendre les mesures nécessaires dans la réalisation des différents ouvrages d'art. Se félicitant de ce nouveau dispositif réglementaire, M.Ghoul a rappelé l'expérience acquise par les Japonais dans la construction de leurs ouvrages d'art. En effet, pour parer à une éventuelle secousse tellurique, les Nippons ont mis au point des techniques susceptibles de préserver leurs ouvrages. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a, de son côté, souligné que, jusqu'à présent, la Commission technique permanente a eu à élaborer une quarantaine de documents techniques réglementaires. Il faut dire que le secteur de l'habitat, plus que tout autre secteur, a été marqué par la douloureuse expérience du séisme du 21 mai 2003. Les bâtisses construites dans le centre du pays s'avéraient d'une fragilité extrême. Les immeubles construits par les différentes sociétés algériennes se sont effondrés comme des châteaux de cartes. «C'est justement pour éviter de tomber dans le même piège et également pour ne pas répéter les mêmes erreurs que nous optons pour une rigoureuse réglementation dans la construction», a souligné Noureddine Moussa. Le ministre est, en outre, revenu sur l'idée de la construction en bois. Une idée qu'il compte concrétiser en Algérie. Mais peut-on réaliser de pareilles bâtisses dans notre pays? «Oui», répond Nourredine Moussa qui rappelle l'existence d'une sorte de bois difficilement inflammable.