L'Algérie aura tout de même engrangé 59 milliards de dollars durant l'année 2007. Il est peu probable effectivement que la barre psychologique, tant redoutée, des 100 dollars, soit franchie avant le 31 décembre 2007. On avait pourtant cru que cela n'était qu'une question de quelques jours. Le 21 novembre, le prix du baril avait enregistré un record absolu: 99,29 dollars. C'était sans compter avec les caprices du marché pétrolier. Le prix moyen du pétrole a été estimé à 70 dollars. Selon le ministre algérien de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil. Il a été rythmé par les événements géopolitiques. Le 23 mars 2007, lorsque 15 marins britanniques ont été faits prisonniers par les forces navales iraniennes, le monde avait retenu son souffle. Une crise majeure se dessinait sur fond de crise du nucléaire iranien. Le présage d'une envolée spectaculaire des prix du brut pointait le bout de son nez. Les menaces d'une intervention militaire américaine devenaient une hypothèse possible. La raison a fini par l'emporter. Le dénouement pacifique de la crise a étouffé dans l'oeuf toute velléité belliqueuse. Les quinze marins de Sa Majesté britannique ont retrouvé leur liberté après d'âpres mais relativement courtes négociations. Les prix du baril de pétrole n'ont finalement pas été aussi chahutés que ce que l'on attendait. Même les rumeurs qui prétendent que l'Iran serait en voie de se doter de l'arme nucléaire n'ont pas «boosté» le baril de pétrole au-delà des 100 dollars. Il aura connu tout de même une progression extraordinaire. Passant de pratiquement 50 dollars en début d'année à plus de 99 dollars au mois de novembre 2007. La crise de l'immobilier. Les «subprimes», qui ont fortement secoué les places boursières mondiales, n'ont pas affecté durablement et à terme le marché pétrolier. S'il y a envolée des prix, elle sera due fondamentalement au marché de l'offre et de la demande. L'Opep, (Organisation des pays exportateurs de pétrole) estime que le marché est suffisamment approvisionné. Elle exporte 40% de la production mondiale. Les Etats-Unis ont tenté de faire pression sur elle pour obtenir une augmentation substantielle de sa production. La dernière réunion de l'Opep à Riyad s'est terminée par un «wait and see». Son taux de production actuelle satisfait la demande actuelle du marché international. Le rapport hebdomadaire du DOE, (Département américain de l'Energie) a fait état, la semaine du 21 décembre, d'un net recul des stocks américains. 3,3 millions de barils de brut et 2,8 millions de barils des produits distillés, dont les produits de chauffage. Ce qui marque un retour au premier plan des inquiétudes concernant l'approvisionnement en pétrole. L'hiver s'annonce rude et certaines régions américaines sont réputées pour être les plus grandes consommatrices au monde de fuel domestique. Plus près de nous, l'assassinat de Benazir Bhutto, qui fait craindre une déstabilisation géopolitique. «Le Pakistan n'est pas un pays producteur, mais il se trouve dans une zone extrêmement importante en termes stratégiques», a fait remarquer Francis Perrin, directeur de la revue Pétrole et gaz arabes. Vendredi dernier, le baril de Light Sweet Crude à New York a clôturé à 97,92 dollars. Les prix du brut ont grimpé de 5 dollars en une semaine. Malgré tous ces «ingrédients», le seuil des 100 dollars demeure inaccessible à l'or noir...Jusqu'à quand?