Imprévisible qu'il est, le président Bouteflika pourrait refuser le projet du troisième mandat. Voir le président Bouteflika décliner l'offre du FLN, de se présenter à la présidentielle 2009 est une éventualité à ne pas écarter. Menée tambour battant par Belkhadem, la campagne pour l'amendement de la Constitution n'a fait bouger, du moins pour le moment, que les entités gravitant autour du vieux parti. Les autres formations politiques sont plutôt dans l'expectative et attendent un geste de délivrance du chef de l'Etat. Ce dernier, premier concerné par ce débat est le eul habilité à donner forme à l'entreprise de Belkhadem. Imprévisible qu'il est, le président Bouteflika peut fort refuser le projet du troisième mandat. Le silence qu'il a observé, depuis cette question est remise sur le tapis, il y a plus d'une année, laisse présager toutes sortes de scénarios. Et ce, bien qu'il faille admettre que Belkhadem n'aurait pas affiché tant d'empressement et d'enthousiasme si le président ne lui avait pas fait quelques signes. Ce dernier n'a pas encore divulgué sa vision des choses, de manière nette et précise. Interrogé en novembre dernier par l'agence italienne Ansa, au sujet de la présidentielle 2009, Bouteflika s'est contenté de souligner son «attachement au respect en toute circonstance de la souveraineté du peuple algérien et des modalités démocratiques par lesquelles elle doit s'exprimer». Une réponse qui laisse transparaître l'idée d'une réforme constitutionnelle par voie référendaire. Mais cette réponse n'a pas été suffisamment claire pour mettre fin à l'expectative des formations «attentistes» qui souhaitent un geste plus engageant de la part de l'actuel locataire d'El Mouradia. L'autre point qui mérite toute l'attention dans cette polémique a trait à la situation dans laquelle se retrouvera le FLN, dans le cas où le chef de l'Etat juge plus utile de se retirer de la scène politique. Le parti de Belkhadem, encaissera alors un coup des plus violents, de nature à rompre son équilibre déjà fragile. Une volte-face qui aggravera les luttes intestines au sein du FLN et qui prendront la forme d'«un naufrage politique». Il faut dire, par ailleurs, que la non- participation de Bouteflika à la prochaine présidentielle donnera un véritable coup de starter à cette échéance électorale. Certains partis, dont le MSP, ont laissé entendre, par des voix non officielles, leur disposition à concourir avec leurs propres présidentiables. La présence de figures telles que Moussa Touati, Louisa Hanoune ou Saïd Sadi dans la course au sommet de l'Etat reste plausible. L'autre acteur attendu dans ce scrutin n'est autre que Abdallah Djaballah, ex-leader d'El Islah qui avait participé, à l'instar de Sadi et de Hanoune à la dernière présidentielle. Djaballah, figure de proue de la mouvance islamiste, a affiché récemment son intention de se présenter à la présidentielle 2009. Du côté des cercles de décision, on évoque, notamment les noms de Mouloud Hamrouche, ex-chef de gouvernement et celui de Chérif Rahmani, actuel ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme. Connu pour ses sympathies politiques avec les partis de l'opposition, Hamrouche est avant tout un enfant du système et jouit, dit-on, d'une forte estime au sein des appareils de l'Etat. Toujours dans les coulisses, on le pense bien placé pour succéder à Bouteflika. Cadre du RND, il a été choisi pour faire de l'ombre à Ahmed Ouyahia, avance-t-on.